(San Cristobal) Le Venezuela et la Colombie rétabliront leurs relations diplomatiques au niveau des ambassadeurs à partir du 7 août, date de la prise de fonctions du nouveau président de gauche colombien Gustavo Petro, ont annoncé jeudi des représentants des deux pays.

Le ministre vénézuélien des Affaires étrangères Carlos Faria a reçu son homologue colombien désigné, Alvaro Leyva, à San Cristobal, capitale de l’État de Tachira frontalier entre les deux pays.

Les deux représentants, selon une déclaration lue par M. Leyva, « ont exprimé leur volonté d’aller de l’avant avec un programme pour la normalisation progressive des relations binationales qui débutera le 7 août avec la nomination d’ambassadeurs et d’autres fonctionnaires diplomatiques et consulaires ».

Dans une déclaration à la presse, M. Faria a réaffirmé qu’une fois que M. Petro aura pris ses fonctions, il procédera « immédiatement » à « l’installation des ambassadeurs » et de « toutes les équipes qui devraient travailler dans les différents consulats ».

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Le président colombien Gustavo Petro

« Nous sommes d’accord sur le fait que nous devons travailler pour la paix et pour la sécurité de nos frontières, nous parlons de l’ouverture progressive de la frontière, un aspect qui bénéficiera directement à nos peuples », a-t-il ajouté.

M. Petro, premier président de gauche de l’histoire de la Colombie élu le 19 juin, avait annoncé durant la campagne qu’il rétablirait les relations diplomatiques avec le Venezuela, rompues depuis 2019.

Le président conservateur sortant, Ivan Duque, n’avait, comme une soixantaine de pays dont les États-Unis, pas reconnu la réélection de Nicolas Maduro et soutenu la proclamation du chef de l’opposition Juan Guaidó comme président par intérim.

La frontière entre les deux pays est restée totalement fermée jusqu’à un assouplissement en octobre 2021, tandis M. Maduro a fait état à de nombreuses reprises de supposés plans fomentés par M. Duque pour le renverser.

MM. Petro et Maduro se sont déjà entretenus au téléphone, mais la présence de guérillas, de paramilitaires et de trafiquants de drogue sur la zone frontalière commune poreuse de plus de 2000 km, que des millions de Vénézuéliens ont traversé pour fuir la crise, est un sujet sensible.

Jeudi, la police colombienne a annoncé « posséder les preuves » qu’un groupe armé, sous le commandement d’un ancien guérillero se cachant au Venezuela, a offert plus de 1,5 million de dollars de récompense pour l’assassinat d’Ivan Duque ou de son ministre de la Défense.