(Rio de Janeiro) Le président Jair Bolsonaro a dénoncé vendredi une opération de police à l’encontre d’hommes d’affaires qui le soutiennent, estimant que la liberté d’expression était attaquée et que le Brésil était « sur la voie de la dictature ».

Des perquisitions ont visé mardi plusieurs hommes d’affaires partisans de M. Bolsonaro après des révélations parues dans la presse selon lesquelles ils avaient évoqué un éventuel coup d’État si le président d’extrême droite n’était pas réélu en octobre.

M. Bolsonaro a affirmé qu’« il s’en est fallu d’un rien » pour que les huit hommes d’affaires soient arrétés et que l’enquête en cours était une tentative de museler ses partisans.

« Le Brésil est sur la voie de la dictature. C’est comme ça que les dictatures commencent aujourd’hui. Vous perdez (votre liberté) petit à petit, puis un jour vous vous apercevez que vous êtes complètement ligoté », a-t-il déclaré à la chaîne de radio Jovem Pan.

Le juge de la Cour suprême Alexandre de Moraes, nouveau chef du plus haut tribunal électoral du Brésil et cible fréquente des attaques du camp Bolsonaro, a délivré des mandats de perquisition à la police fédérale qui viseraient plusieurs de ces hommes d’affaires et ordonné le blocage de leurs comptes sur les réseaux sociaux.

Le site d’information Metropoles a rapporté la semaine dernière que ces derniers avaient « ouvertement défendu un coup d’État » si Jair Bolsonaro n’était pas réélu face à l’ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, dit Lula, dirigeant du Parti des travailleurs (PT), en tête dans les sondages.

L’article cite des messages ayant fuité d’un groupe de discussion WhatsApp dans lesquels des membres du groupe déclarent qu’ils « préfèrent un coup d’État au retour du PT » et que « le sang des victimes deviendra le sang des héros ».

Parmi eux le milliardaire Luciano Hang, 59 ans, dont la fortune est estimée à 4,8 milliards de dollars par le magasine Forbes, a crié jeudi à la « censure » après le blocage de ses comptes Twitter, Instagram, Facebook, YouTube et TikTok, où il est suivi par des millions de personnes.

« Cette semaine c’était les chefs d’entreprise, demain ce pourrait être VOUS », a-t-il écrit dans l’un de ses derniers messages sur Twitter.

Plusieurs de ces hommes d’affaires ont démenti vouloir porter atteinte à la démocratie : « Je n’ai jamais fomenté un quelconque coup d’État. Je défends la liberté et la démocratie », a indiqué M. Hang dans un communiqué publié par sa société.