(Buenos Aires) Quatre membres d’un groupe d’extrême droite ont été inculpés en Argentine pour « incitation à la haine » contre Cristina Kirchner, a annoncé jeudi un juge, dans une enquête parallèle à celle concernant la tentative d’attentat contre la vice-présidente.

Jonathan Morel, Leonardo Sosa, Gastón Guerra et Sabrina Basile, leaders de Revolución Federal, sont accusés « d’incitation publique à la haine, à l’intolérance et à la violence collective contre une dirigeante dans un contexte déterminé, au point d’amener un individu à faire ce qui, dans les mots des membres de Revolución Federal, devait “entrer dans l’Histoire”, à savoir attenter à la vie de la vice-présidente », selon le document judiciaire.

Ces personnes ont « outrepassé l’exercice de la liberté d’expression et le droit constitutionnel de protester », a précisé le juge Marcelo Martínez de Giorgi dans ce texte de 60 pages.

Cette procédure se fait en parallèle à l’enquête sur la tentative d’assassinat contre Mme Kirchner, survenue le 1er septembre, lorsqu’un homme avait braqué son pistolet sur elle sans pouvoir tirer.

Les quatre accusés ont été incarcérés à partir du 20 octobre puis libérés mercredi sur ordre d’une chambre d’appel, qui a estimé qu’ils ne présentaient pas de risques pour l’enquête.

Le juge Martínez de Giorgi a souligné que le groupe d’extrême droite a « cessé les publications » à la suite de la tentative d’attentat contre l’ex-présidente péroniste (2007-2015).

Cette tentative a été perpétrée devant le domicile de Mme Kirchner, à Buenos Aires, par Fernando Sabag Montiel, 35 ans, qui s’est approché d’elle et a appuyé sur la gâchette sans que le pistolet ne fonctionne.

Cet homme et sa compagne, Brenda Uliarte (23 ans), sont incarcérés et inculpés pour tentative d’homicide par la juge María Eugenia Capuchetti, en charge de l’affaire.

Brenda Uliarte a été filmée dans une manifestation contre l’exécutif de gauche organisée par Revolución Federal, qui a emmené une maquette de guillotine et des torches devant le siège du gouvernement.

La juge Capuchetti a estimé qu’il n’y avait pas assez de preuves pour fusionner les deux enquêtes.