Mieux comprendre Le Brésil sous tension

La population brésilienne a parlé : Lula da Silva fait un retour à la présidence. Le président sortant, Jair Bolsonaro est sorti de son mutisme et a appelé la veille ses partisans à mettre fin aux derniers blocages routiers. Néanmoins, le pays demeure sous tension. Explications.

Élections

Le premier tour des élections au Brésil s'est tenu au début du mois d'octobre. Les résultats : 43 % pour Jair Bolsonaro, 48 % pour Luiz Inácio Lula da Silva. Il y avait un écart d'environ six millions de voix. Au deuxième tour, le 30 octobre, Lula a obtenu 50,9 % des voix, tandis que Jair Bolsonaro en a récolté 49,1 %, un résultat très serré. Rappelons que Lula a été président du Brésil de 2003 à 2010. Jair Bolsonaro est le premier président à échouer à une tentative de réélection.

Le silence, ensuite une déclaration

Alors que le clan travailliste célébrait sa victoire, le camp Bolsonaro gardait le silence. Ce n'est que deux jours plus tard que le président sortant est sorti de son mutisme, en déclarant qu'il s'engage à respecter la Constitution. Il n'a toutefois pas reconnu la victoire de son adversaire de gauche. Lula doit prendre officiellement le pouvoir le 1^er janvier 2023.

Manifestations et blocages routiers

Jair Bolsonaro a appelé les manifestants à mettre fin aux blocages routiers, tout en cautionnant les manifestations qu'il juge « légitimes ». Les manifestations, autres que les blocages routiers, sont « le fruit de l’indignation et d’un sentiment d’injustice concernant la façon dont le processus électoral s’est déroulé », une phrase reprise mercredi par son fils député, Eduardo Bolsonaro. La tension est toutefois palpable : au lendemain du discours de Bolsonaro, des événements violents se sont produits à un barrage routier, alors qu'un automobiliste a foncé sur des manifestants et que des partisans bolsonaristes s'en sont pris à des équipes de journalistes.