(Pilar) La vice-présidente argentine Cristina Kirchner, pour sa première apparition publique depuis l’attentat contre elle il y a deux mois, a pointé du doigt vendredi vers des financements privés de l’attaque « identifiés au gouvernement » de son prédécesseur, le libéral Mauricio Macri.

L’ex-cheffe de l’État péroniste (centre gauche) de 2007 à 2015, a rejeté l’idée, qui a paru émerger de l’enquête à ce jour, que le trio de jeunes suspects détenus pour l’attentat, seraient surtout mûs par une détestation de sa personne ou de ses politiques.

« Ces supposés “indignés” qui m’ont agressée, ce n’étaient pas des indignés. Ils étaient payés par des entrepreneurs qui s’identifiaient avec le gouvernement qui a endetté l’Argentine […], avec le Macrisme », a déclaré Mme Kirchner dans un congrès syndical à Pilar, près de Buenos Aires, en référence au gouvernement de M. Macri (2015-2019).

Elle n’a pas été plus précise dans ses accusations, mais le camp pro-Kirchner soutient depuis l’attentat la thèse d’un degré d’orchestration et de commanditaires, l’opposition de droite — M. Macri en l’occurrence — y voyant plutôt le geste d’un « petit groupe de dingues » isolés.

Critiquant l’inefficacité de l’enquête sur l’attentat, Mme Kirchner a estimé que la justice « me veut comme accusée et non comme victime ». Une référence à son procès pour fraude et corruption présumée — un procès « politique » selon elle. Douze ans de prison ont été requis contre elle — mais son immunité de sénatrice la protège —, et le verdict devrait être rendu avant fin 2022.

Mme Kirchner, 69 ans, qui reste un personnage influent, mais très clivant de la scène politique argentine, a paru laisser planer un doute sur ses intentions en vue de la présidentielle d’octobre 2023.

« Je vais faire ce que j’ai à faire pour que notre peuple, notre société, puisse s’organiser autour d’un projet de pays qui retrouvera l’espoir, la force, et la joie », a-t-elle lancé à un public syndical acquis à sa cause, qui l’avait accueillie aux cris de « Cristina présidente ! ».  

Elle ne s’est pas montrée plus précise, mais a déjà par le passé laissé entendre qu’après deux mandats, elle n’était pas tentée par un troisième — qui ne lui serait en rien acquis. Son fils Maximo, député péroniste, a lui-même déclaré il y a quelques jours qu’il « ne pensait pas qu’elle sera candidate ».