(Bogotá) Des affrontements entre une faction dissidente de la guérilla des FARC et un autre groupe armé ont fait 18 morts dans le sud-ouest de la Colombie, près de la frontière avec l’Équateur, a annoncé dimanche l’Ombudsman colombien.

Samedi, « 18 hommes ont été tués dans une confrontation entre les autoproclamés “Comandos de la Frontera” et le premier front “Carolina Ramírez” des dissidents des FARC », selon un bulletin publié par l’organisme public de surveillance des droits de la personne, sans préciser s’il s’agit de victimes civiles ou militaires.

Les affrontements ont éclaté dans une zone rurale de la municipalité de Puerto Guzmán, à quelque 60 kilomètres de la frontière équatorienne.  

L’Ombudsman a demandé « la présence des forces de sécurité et du ministère public dans la zone ».  

Le front « Carolina Ramirez » appartient à la plus grande faction qui s’est retirée du pacte de paix ayant désarmé les FARC en 2017, selon la presse locale.

L’organisation a eu des contacts avec des représentants du président Gustavo Petro dans le cadre d’une phase préliminaire à des pourparlers de paix et avait annoncé qu’elle réduirait les attaques contre les forces de sécurité afin de parvenir à un cessez-le-feu bilatéral en Colombie.

Les « Comandos de la Frontera » sont un groupe armé qui contrôle les routes du trafic de drogue dans la jungle à la frontière avec l’Équateur.  

Les dissidents des FARC font partie d’un amalgame de groupes armés avec qui le gouvernement du président Petro entend renouer le dialogue pour parvenir à son objectif de « paix totale » dans tout le pays.

Au total, ces groupes armés comptent environ 5200 membres répartis dans les différentes régions du pays sans commandement unique, selon le centre d’études Indepaz.

Rapprochements

La Colombie a subi plus d’un demi-siècle de conflit armé entre l’État et divers groupes de guérilleros de gauche, de paramilitaires de droite et de trafiquants de drogue.

Le président Gustavo Petro, devenu en août le premier dirigeant de gauche du pays, s’est engagé à adopter une approche moins belliqueuse pour mettre fin à la violence perpétrée par les groupes armés.

Lundi, son gouvernement reprendra les pourparlers de paix avec la guérilla de l’ELN à Caracas, au Venezuela, après une suspension de presque quatre ans.

Fondée en 1964 par des syndicalistes et des étudiants sympathisants d’Ernesto « Che » Guevara et de la révolution cubaine, l’ELN reste à ce jour la seule guérilla constituée comme telle encore active en Colombie.

Selon les autorités, l’ELN compterait actuellement quelque 2500 membres et est surtout présente dans la région du Pacifique et à la frontière avec le Venezuela, longue de 2200 kilomètres.

Antonio Garcia, le commandant en chef de l’ELN, a souligné en octobre que le moyen de parvenir à la paix est de « s’attaquer aux causes du conflit armé, qui sont l’inégalité, le manque de démocratie, l’iniquité ».