(San Salvador) Plus de 2000 soldats ont bouclé samedi deux quartiers de San Salvador dans le cadre de la guerre contre les gangs menée par le président salvadorien Nayib Bukele, deuxième opération de ce type en un mois, dans ce pays d’Amérique centrale gangréné par la violence.

Depuis samedi matin, le quartier de Tutunichapa « est totalement bouclé », a écrit le président du Salvador sur Twitter. « Plus de 1000 soldats et 130 policiers vont extraire les criminels » de cette zone « célèbre pour le trafic de drogue », a-t-il ajouté.

En soirée, 1000 autres militaires et 100 policiers ont été envoyés pour boucler un autre quartier de la capitale, La Granjita.

« Après avoir encerclé Tutunichapa, un célèbre centre de distribution de drogue, nous savions que de nombreux trafiquants de drogue iraient se réfugier dans le quartier de La Granjita, un autre célèbre centre de distribution », a expliqué le chef d’État sur le même réseau social.

À Tutunichapa, 23 personnes ont été arrêtées, selon le ministre de la Défense René Merino.

PHOTO SALVADOR MELENDEZ, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Un soldat monte la garde lors d'une opération à Tutunichapa.

« Tous les terroristes, trafiquants de drogue et membres de gangs seront expulsés de ce quartier, qui était jusqu’à il y a quelques mois un bastion du crime. Les citoyens honnêtes n’ont rien à craindre et peuvent continuer à mener leur vie normalement », a précisé Nayib Bukele dans un autre tweet.

Le 3 décembre, l’armée avait déjà mobilisé près de 10 000 militaires dans la ville de Soyapango, limitrophe de San Salvador, où environ 500 membres présumés de gangs ont été arrêtés, selon le dernier bilan gouvernemental.  

Le ministre de la Défense a précisé que 690 membres présumés de gangs avaient été arrêtés à la date de samedi dans cette ville de Soyapango.

Le 27 mars, suite à une demande du président du Salvador, le Congrès avait décrété un régime d’urgence pour lutter contre une recrudescence des violences provoquées par des gangs. Jeudi, le Congrès a prolongé pour la neuvième fois ce régime d’exception, critiqué par les organisations de droits de la personne.

Cette guerre contre les gangs a conduit à l’arrestation de plus de 60 000 personnes depuis mars pour des liens présumés avec des organisations criminelles, selon des chiffres officiels.