(Genève) Plusieurs pays ont exprimé leur inquiétude mercredi à l’ONU au sujet de la répression des manifestations au Pérou, dont le ministre de la Justice a assuré que les autorités agissent de façon « appropriée pour défendre la démocratie ».

Devant le Conseil des droits de l’homme (CDH) à Genève, des représentants de plusieurs États ont déploré le « recours excessif à la force » par la puissance publique au cours des manifestations.

Les troubles ont commencé le 7 décembre après la destitution et l’arrestation du président de gauche Pedro Castillo, accusé d’avoir tenté un coup d’État en voulant dissoudre le Parlement qui s’apprêtait à le chasser du pouvoir.

Dina Boluarte, qui lui a succédé à la tête de l’État, a appelé mardi à une « trêve nationale » à un moment où les manifestations réclamant son départ et la dissolution du Parlement ne faiblissent pas et ont déjà fait 46 morts.

Cette situation a été abordée à Genève dans le cadre de l’examen périodique universel du Pérou, un processus auquel sont soumis environ tous les quatre ans les pays membres de l’ONU.

« Nous sommes convaincus que nous agissons de manière appropriée pour défendre la démocratie et les droits de la personne », a déclaré le ministre de la Justice José Andrés Tello, dans une allocution vidéo.

Le ministre a dit que son pays faisait face à une « situation complexe ». Il a accusé les manifestants de violences et a insisté sur le fait que les mesures prises pour rétablir l’ordre public l’avaient été dans le plein respect des obligations constitutionnelles et internationales.

L’ambassadeur péruvien auprès des Nations unies à Genève, Luis Chuquihuara Chil, a assuré que le Pérou respectait « les manifestations pacifiques » et que les forces de sécurité œuvraient à « rétablir la paix sociale ».

Il a également déclaré que le gouvernement s’engageait à enquêter sur tout abus. Plusieurs diplomates ont salué cet engagement, mais ont fait part de leur inquiétude face à la poursuite des violences.

La représentante du Danemark, Astrid Ruge, s’est dite préoccupée « par le nombre des personnes tuées et blessées à la suite de la réaction des forces de sécurité aux manifestations » et a exhorté le Pérou à « limiter l’usage excessif de la force ».

L’ambassadeur britannique Simon Manley a appelé à une « réponse proportionnée et légale aux protestations » et son homologue argentin, Federico Villegas, a demandé au Pérou de veiller au respect des droits de la personne, en particulier au droit de réunion pacifique.