(Brasilia) Au moins six villes de l’État du Rio Grande do Norte, dans le nord-est du Brésil, ont été frappées dans la nuit de mardi à mercredi par une série d’attaques perpétrées par des gangs qui sèment la terreur depuis deux jours, notamment en incendiant des véhicules ou en tirant sur des bâtiments publics, selon les autorités.

La nuit précédente (de lundi à mardi), une vingtaine de villes de cet État pauvre d’environ 3,5 millions d’habitants avaient déjà été touchées par cette vague de violence qui a fait deux morts.

Malgré un renforcement du dispositif de sécurité mardi, les attaques se sont poursuivies la nuit dernière, notamment à Natal, la capitale du Rio grande do Norte.

Des images sur les réseaux sociaux et médias locaux montrent des bus, des camions et des voitures en flammes, ainsi que des commissariats de police ou autres bâtiments publics criblés de balles.  

Le ministre de la Justice et de la Sécurité publique, Flavio Dino, a annoncé mercredi sur Twitter l’envoi de « 220 policiers pour venir en aide aux forces de sécurité de cet État », et a souligné que d’autres renforts pourraient être déployés si nécessaire.

Selon le site d’informations G1 citant des sources policières, deux individus sont morts lors d’échanges de tirs avec la police, deux autres ont été blessés et 30 ont été arrêtés.

D’après les autorités locales, ces attaques sont des représailles de groupes criminels après un durcissement de la surveillance dans les prisons du Rio Grande do Norte. Une saisie de drogues et d’armes a également été réalisée lors d’une récente opération policière.

« C’est une réaction du crime organisé aux mesures fermes adoptées dans les prisons pour affronter la criminalité et la violence », a dit la gouverneure Fatima Bezerra, dans un entretien à la chaîne CNN Brésil.

Un organisme fédéral de prévention de la violence en prison fait état de conditions de détention particulièrement « inhumaines et dégradantes » dans les établissements pénitentiaires du Rio Grande do Norte, évoquant notamment des cas de torture et de nourriture avariée, selon G1.

« L’État a le devoir de garantir les droits des détenus, mais face à des attaques comme celles qui ont lieu en ce moment, ces droits seront de plus en plus réduits », a prévenu Francisco Canindé de Araujo, secrétaire à la Sécurité du Rio Grande do Norte, lors d’un entretien au site Uol.

Au Brésil, certains groupes criminels qui opèrent dans le trafic de drogue sont commandés par leurs chefs depuis les prisons.  

Des rebellions ou des affrontements entre membres de factions rivales ont déjà fait des dizaines de morts dans les prisons brésiliennes.