(Mexico) Le président du Mexique Andres Manuel Lopez Obrador a annoncé lundi qu’il discuterait mardi avec son homologue américain Joe Biden de la crise migratoire, à quelques jours de la levée de règles sanitaires aux États-Unis qui fait craindre une augmentation des entrées illégales.

La visioconférence aura lieu à partir de 11 h 30, a indiqué le chef d’État mexicain lors de sa conférence de presse quotidienne. « Je vais avoir un appel, une visioconférence avec le président Biden demain. Les sujets abordés seront l’immigration, le fentanyl et la coopération en vue du développement », a-t-il précisé.

L’administration du président Joe Biden entend lever jeudi le « Titre 42 », un protocole strict mis en place par son prédécesseur Donald Trump pendant la pandémie de COVID-19 pour refuser l’entrée aux migrants et expulser les demandeurs d’asile.

La levée de cette mesure fait craindre aux autorités des deux pays un pic d’entrées illégales aux États-Unis.

Mardi, les États-Unis ont annoncé déployer 1500 soldats supplémentaires pour aider à assurer la sécurité à la frontière américano-mexicaine en prévision d’une éventuelle augmentation des tentatives de passage illégales. Ils viendront s’ajouter aux 2500 soldats assistant déjà la police aux frontières.

PHOTO GUILLERMO ARIAS, AGENCE FRANCE-PRESSE

Vue aérienne de migrants se tenant entre les clôtures frontalières alors qu’ils attendent d’être traités par les autorités américaines, à Tijuana, au Mexique, le 6 mai.

La frontière entre les États-Unis et le Mexique ne sera « pas ouverte » la semaine prochaine, malgré la levée annoncée de cette mesure sanitaire qui permettait d’expulser sans délai les migrants, avait assuré vendredi le secrétaire américain à la Sécurité intérieure.

Le même jour, le président mexicain avait exhorté les migrants à ne pas se laisser duper par les passeurs qui répandent la rumeur selon laquelle ils pourront désormais entrer librement aux États-Unis.

L’administration américaine prévoit en effet de dissuader désormais l’immigration illégale avec le Titre 8, qui refusera toute résidence légale future en cas de passage clandestin.

Washington souligne que les migrants et les demandeurs d’asile doivent désormais s’inscrire auprès de responsables de l’immigration de leur propre pays ou de ceux qu’ils traversent.