(Panama) Une peine pouvant aller jusqu’à 12 années de prison a été requise jeudi lors d’un procès à Panama pour blanchiment d’argent contre les avocats fondateurs du cabinet Mossack y Fonseca, à l’origine du scandale des Panama Papers.

« Le ministère public (parquet) requiert la condamnation de MM. Jürgen Mossack et Ramon Fonseca », a déclaré la procureure Isis Soto lors du procès dans l’affaire « Lava Jato » pour blanchiment d’argent en relation avec des entreprises brésiliennes de BTP, dont le groupe Odebrecht. La loi panaméenne prévoit une peine allant de 5 à 12 ans de prison pour de tels faits.

MM. Mossack et Fonseca ont été arrêtés en 2017 et placés en détention provisoire dans l’affaire « Lava Jato ». Celle-ci est cependant indépendante du scandale des Panama Papers, qui avait éclaté lorsque des fuites de documents avaient révélé en 2016 la création par le cabinet d’avocats panaméens de multiples sociétés off-shore permettant à des personnalités du monde entier de pratiquer l’évasion fiscale ou le blanchiment d’argent.

Outre les deux avocats, une trentaine d’accusés sont jugés dans cette affaire de pots-de-vin versés à des responsables de plusieurs pays d’Amérique latine pour obtenir des marchés publics.

L’accusation a qualifié le cabinet d’avocats, qui a fermé en 2018 en raison du scandale des Panama Papers d’« organisation criminelle ». Les deux avocats « savaient qu’il existait des indices ou éléments de la participation » des groupes brésiliens « à des activités illicites », a dénoncé la procureure.

Tous les accusés se sont déclarés innocents. M. Ramon Fonseca a qualifié l’accusation de « ridicule ».  

Selon le parquet, les accusés contrôlaient « tout un engrenage » qui a permis « de cacher la propriété des biens obtenus de manière illégale » au Brésil.

Depuis 2019, la loi panaméenne prévoit des peines de prison pour des évasions fiscales supérieures à 300 000 dollars par an. Auparavant, l’évasion fiscale n’était pas considérée par le pays centroaméricain comme un délit, mais comme une simple infraction administrative.