(Quito) Le parti de l’ex-président équatorien de gauche Rafael Correa, dont la candidate à l’élection présidentielle de dimanche est une des favorites du scrutin, s’oppose à la candidature du remplaçant du postulant assassiné la semaine dernière, a indiqué mercredi le parti centriste Construye.

Le parti socialiste Revolucion Ciudadana (Révolution citoyenne) prétend que le remplaçant de Fernando Villavicencio, le journaliste Christian Zurita, 53 ans, appartient au parti de centre droit Renovacion Total (Reto), et que de ce fait il ne peut pas se présenter au scrutin présidentiel, dont le premier tour se tient dimanche, car cela violerait les règles électorales du pays.

Le « corréisme tente à nouveau de nous faire taire, confirme sa peur de notre candidature », a dénoncé sur X (anciennement Twitter) le parti Construye auquel appartenait M. Villavicencio, deuxième dans les intentions de vote avant sa mort, derrière Luisa Gonzalez, la candidate de Revolucion Ciudadana.  

Le parti centriste a confirmé l’inscription de M. Zurita auprès de Reto mais a assuré qu’elle avait été faite à son insu, raison pour laquelle il a demandé à l’autorité électorale qu’elle soit « annulée ».  

Également journaliste et ami de Christian Zurita, M. Villavicencio, 59 ans, a été abattu par un tueur à gages colombien présumé mercredi dernier, alors qu’il quittait un rassemblement de campagne à Quito. Quelques jours auparavant, il avait accusé le chef du gang criminel Los Choneros, actuellement emprisonné, d’avoir menacé de le tuer.

Lorsqu’il était membre de l’Assemblée nationale, dissoute en mai par le président Guillermo Lasso (ce qui a provoqué ces élections anticipées), il avait déposé plainte auprès du parquet contre un groupe de parlementaires, dont des proches de l’ancien président Correa (2007-2017), pour leur implication présumée dans un complot visant à l’assassiner.

« Étant donné que Christian Zurita remplit toutes les conditions requises et qu’aucune disqualification ne pèse sur lui, nous sommes certains que sa candidature sera enregistrée dans les prochaines heures », a souligné Construye dans un communiqué.  

La candidature de Christian Zurita, qui a fait savoir qu’il suivrait intégralement le projet politique de son défunt ami, doit encore être validée par le Conseil national électoral (CNE).

M. Villavicencio, un journaliste d’investigation, était un farouche opposant de M. Correa, qu’il avait envoyé sur le banc des accusés grâce à l’une de ses enquêtes. Réfugié en Belgique, l’ancien président a été condamné par contumace à huit ans de prison dans cette affaire.

Lors des funérailles de M. Villavicencio, ses proches ont crié « Correa assassin ! » et sa veuve, Veronica Sarauz, a déclaré, sans présenter de preuves, que l’ex-président Correa avait connaissance du meurtre, l’accusant de « liens avec des bandes criminelles ».