(Guatemala) Le candidat surprise de l’élection présidentielle au Guatemala, Bernardo Arevalo, a remporté haut la main le scrutin organisé dimanche avec 58 % des voix, selon les résultats définitifs annoncés lundi par le Tribunal suprême électoral (TSE).

« Le peuple guatémaltèque a parlé haut et fort », a déclaré le président désigné à la presse après sa victoire en prononçant un discours fort contre la corruption.

Sa rivale, l’ancienne première dame Sandra Torres, a obtenu 37 % des suffrages, selon le TSE. Elle n’avait pas dans l’immédiat reconnu sa défaite.

« Félicitations au peuple guatémaltèque après un second tour équitable et pacifique, et à Bernardo Arevalo de Leon pour son élection en tant que prochain président du Guatemala », a écrit le président américain Joe Biden sur X (ex-Twitter).

« Je me réjouis de travailler ensemble pour promouvoir la prospérité et la sécurité au Guatemala », a-t-il ajouté.

Plus tôt, les ambassadeurs des États-Unis et de l’Union européenne (UE) avaient exprimé leur volonté de travailler avec M. Arevalo.

PHOTO JOHAN ORDONEZ, AGENCE FRANCE-PRESSE

La candidate Sandra Torres

« La position de mon gouvernement est de laisser ceux qui ont été élus gouverner et assumer le pouvoir », a déclaré l’ambassadeur des États-Unis William Popp à la télévision guatémaltèque.

« Ce qui va être important maintenant, c’est un consensus au niveau national pour garantir la gouvernabilité », a réagi le représentant de l’UE Thomas Peyker.

Les dirigeants de Cuba, de la Colombie, du Salvador, du Nicaragua ou encore de l’Espagne ont également félicité le nouveau président désigné.

Le président cubain Miguel Diaz-Canel a notamment fait part sur X de « la volonté de poursuivre le développement des relations bilatérales » avec le Guatemala.

Bernardo Arevalo et Sandra Torres se réclament tous deux de centre gauche. Mais si Bernardo Arevalo porte les espoirs de changement dans un pays profondément inégalitaire, miné par la pauvreté, la violence et la corruption, Sandra Torres est considérée comme la représentante de l’establishment.

Âgée de 67 ans, elle promettait des programmes d’aide sociale et diverses subventions pour les pauvres. Cependant, elle a le soutien de la droite et des évangélistes, et a multiplié les discours conservateurs.

L’ancienne épouse de l’ex-président de gauche Alvaro Colom (2008-2012) bénéficiait aussi du soutien silencieux du président sortant Alejandro Giammattei, dont le mandat a été marqué par la répression contre les magistrats et les journalistes qui dénonçaient la corruption.

Qualifié à la surprise générale lors du premier tour, Bernardo Arevalo, 64 ans, est considéré avec appréhension par l’élite politique et économique du pays, qui le perçoit comme un danger pour ses intérêts. Le ministère public a multiplié les procédures à son encontre pour tenter de l’écarter du scrutin.

Ce sociologue et ancien diplomate est le fils du premier président démocratiquement élu du pays, Juan José Arevalo (1945-1951).