(Tibú) Le gouvernement colombien ainsi que la principale faction dissidente des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) ont annoncé dimanche le report de plus d’une semaine d’un cessez-le-feu prévu et des pourparlers de paix, sur fond de tensions grandissantes.

Les discussions, qui devaient commencer dimanche à Tibu, sur la frontière orientale du pays, débuteront le 16 octobre, ont rapporté des représentants du président Gustavo Petro et du groupe dissident des FARC connu sous le nom de « EMC-FARC » (pour « état-major central ») qui rejette l’accord de paix signé en 2016 avec la guérilla marxiste.

Le haut-commissaire pour la paix du gouvernement Danilo Rueda a également déclaré que le cessez-le-feu bilatéral, annoncé le mois dernier, entrerait en vigueur le 16 octobre.

Ses déclarations ont été huées à Tibu, où des milliers de personnes s’étaient rendus pour assister à l’ouverture des négociations de paix.

Ces derniers mois ont été marqués par un regain d’activités de ce groupe rebelle contre les forces de sécurité qui ont fait au moins 22 morts.

Le gouvernement a régulièrement condamné ces actions, le président Gustavo Petro y voyant en particulier une tentative de la dissidence pour sécuriser son emprise sur les zones de narcotrafic.

Les dissidents d’EMC, estimés à près de 3500 hommes fin 2022 selon les chiffres officiels, ont fédéré ces derniers mois plusieurs autres « Fronts » opérant dans diverses régions de la Colombie, autrefois occupées par les FARC et également abandonnées par les forces gouvernementales.

De son côté chaudement applaudi à Tibu, un territoire où la guérilla est fortement présente, le porte-parole de l’EMC Andrey Avendaño a estimé que la route de la paix avec le gouvernement serait longue.  

« Nous sommes pleinement convaincus que c’est par le dialogue et par une solution politique que nous serons capables de résoudre les différents problèmes », a-t-il dit.

M. Petro, premier président colombien de gauche et ancien guérillero lui-même, cherche à donner aux dissidents une deuxième chance de déposer les armes après leur rejet de l’accord de paix historique de 2016.

Il souhaite mettre fin à six décennies de conflit armé en menant des négociations de paix avec tous les groupes armés illégaux : dissidence des FARC, la guérilla guévariste de l’Armée de libération nationale (ELN), mais également paramilitaires et plusieurs groupes criminels.