(Bogotá) Le gouvernement colombien a annoncé mercredi la reprise des pourparlers de paix avec la principale faction de la dissidence des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC).

« Nous allons reprendre les réunions prévues, en particulier un nouveau cycle de négociations à la table de paix » qui débutera ce mois-ci, a déclaré Camilo Gonzalez Posso, négociateur en chef pour le gouvernement, dans une vidéo envoyée à la presse.

Le 5 novembre, l’État-major central (EMC), principale faction des dissidents qui rejettent l’accord de paix historique de 2016 ayant abouti au désarmement des FARC marxistes, avait annoncé la suspension des discussions, accusant le gouvernement de ne pas respecter les règles définies entre les deux parties.

L’EMC avait dénoncé en particulier la poursuite d’opérations de l’armée dans une zone sous son influence, dans le très troublé département du Cauca (sud-ouest).

Elle accusait les militaires d’une incursion dans le secteur d’El Plateado, dans le canyon del Micay. La région est inondée de plantations de coca et les autorités accusent l’EMC de vouloir y garder à tout prix la main sur le trafic de drogues. L’EMC a considérablement accru ses opérations ces derniers mois dans la zone.

Mercredi à la mi-journée, l’EMC n’avait toujours pas commenté l’annonce gouvernementale de la reprise des discussions.

Reportées à plusieurs reprises, les négociations visant à un accord de paix et à la démobilisation des 3500 membres de la dissidence, qui se considèrent comme les véritables héritiers des FARC, avaient débuté mi-octobre à Tibu, dans le nord-est du pays.

L’installation de cette table de négociations s’était faite parallèlement avec l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu bilatéral de trois mois, avalisé par le ministère de la Défense.

Selon le négociateur du gouvernement M. Gonzalez, « un mécanisme de contingence » sera mis en place à compter de ce jour pour traiter les incidents « qui perturbent le cessez-le-feu » avec cette guérilla, sous la supervision des missions de l’ONU et de l’OEA (Organisation des États américains).

Elu mi-2022, le président Gustavo Petro, premier président de gauche de l’histoire de la Colombie, a entamé des discussions avec les principaux groupes armés opérant dans le pays. Notamment avec l’ELN guévariste (Armée de libération nationale), des groupes paramilitaires et des narcotrafiquants.

Cette politique de « paix totale » rencontre de nombreux obstacles et est sévèrement critiquée par l’opposition de droite, alors que certains de ces groupes armés ont redoublé d’activité pour accroître leur influence territoriale.