(Mexico) Le président mexicain a demandé jeudi des preuves ou des excuses aux États-Unis après un reportage qui évoque une enquête de l’agence américaine antidrogue sur un possible financement de sa première campagne présidentielle en 2006 par des narcotrafiquants.

« Que le gouvernement des États-Unis se manifeste », a déclaré Andres Manuel Lopez Obrador lors de sa conférence de presse quotidienne. « Parce que le président du Mexique a une autorité morale et une autorité politique, et s’ils n’ont pas de preuves, ils doivent présenter des excuses ».

« Comment allons-nous nous asseoir autour de la table en parlant du combat contre la drogue s’ils (NDLR : les officiels américains) ou une de leurs institutions font fuiter une information qui me fait du tort, non à moi, mais à ce que je représente ? », a-t-il poursuivi.

Le média en ligne ProPublica a publié mardi une enquête signée par le journaliste Tim Golden, deux fois prix Pulitzer « Les trafiquants de drogue ont-ils apporté des millions de dollars à la première campagne du président mexicain Lopez Obrador ? » : tel est le titre de l’enquête.

L’enquête affirme que « des agents antidrogue des États-Unis » ont découvert « ce qu’ils croient être des preuves solides » selon lesquelles « d’importants trafiquants de cocaïne avaient fait passer autour de deux millions » de dollars pour financer la première campagne de Lopez Obrador en 2006.

« Nous ne disons pas qu’il existe des preuves indéniables et irréfutables que ces dons ont été faits », a précisé le journaliste dans une entrevue au média mexicain La Opinion mercredi, rappelant que le titre de l’article a été formulé avec un point d’interrogation.

Lopez Obrador a soutenu que ce qu’il considère comme « une calomnie » fait partie des attaques de ses adversaires politiques à l’élection présidentielle du 2 juin, pour laquelle la candidate de son parti, Claudia Sheinbaum, est donnée gagnante.  

Le président, dont la popularité avoisine les 69 % dans les sondages, accuse l’agence américaine de lutte contre les stupéfiants d’avoir échoué dans sa stratégie antidrogue.