(Belo Horizonte) Le Brésil est confronté à une explosion des cas de dengue en ce début d’année, avec quatre fois plus de personnes infectées qu’en 2023 sur la même période en raison notamment des fortes chaleurs.

Une campagne de vaccination doit débuter prochainement et les premières doses doivent arriver dans les services de santé d’ici la semaine prochaine.  

Selon les derniers chiffres fournis par le ministère de la Santé, 262 247 cas probables de dengue ont été recensés lors des quatre premières semaines de 2024, contre 65 366 au même moment l’an dernier.

La dengue a fait 29 morts depuis le début de l’année dans le plus grand pays d’Amérique Latine, et 173 autres décès qui pourraient avoir été causés par cette maladie sont encore en cours d’analyse.  

La dengue, virus répandu dans les pays chauds, sévit principalement dans les zones urbaines et semi-urbaines et cause 100 à 400 millions d’infections par an dans le monde, selon l’OMS.

Elle est transmise par la piqûre d’un moustique infecté, comme le paludisme, dont elle présente les mêmes symptômes.

« Les températures record de la fin de l’année dernière, avec la phénomène El Niño, sont un facteur nouveau, et déterminant » pour expliquer cette flambée, explique à l’AFP Fábio Baccheretti, président du Conseil national des secrétaires à la Santé (Conass).

« Nous voyons la dengue se répandre dans des régions qui étaient auparavant épargnées au Brésil et il faut donc surveiller ce phénomène de près », prévient-il.

Les services de santé commencent à être surchargés dans de nombreuses métropoles. Dans le District fédéral de Brasilia, un hôpital de campagne va recevoir des patients atteints de dengue à partir de la semaine prochaine.

PHOTO WASHINGTON ALVES, REUTERS

Une patiente atteinte de la dengue reçoit un traitement.

L’État le plus touché est le Minas Gerais (sud-est), le deuxième le plus peuplé du Brésil, avec plus de 88 587 cas probables recensés.

Dans les rues de Contagem, en banlieue de Belo Horizonte, la capitale de cet État, une équipe des services municipaux pénètre dans les domiciles dans le cadre de vastes opérations de fumigation. Les membres sont munis de masques à gaz et vêtus d’une combinaison blanche qui les recouvre de la tête aux pieds.

« C’est parfois difficile d’entrer chez les gens, mais ils commencent à voir qu’il y a beaucoup de cas autour d’eux et se montrent plus compréhensifs », explique Katia Batista, qui supervise les équipes de fumigation à Contagem.

La gouvernement brésilien a annoncé il y a deux semaines qu’une campagne de vaccination gratuite ciblant 3,2 millions de personnes aurait lieu courant février, ciblant en priorité les 10-14 ans, tranche d’âge qui concentre le plus grand nombre d’hospitalisations.

Le fournisseur n’est pas en mesure de fournir davantage de doses dans l’immédiat à ce pays de 203 millions d’habitants.