(San Salvador) Un tribunal du Salvador a ordonné vendredi le maintien en détention provisoire jusqu’en 2025 de 403 dirigeants du gang de la Mara Salvatrucha (MS-13), le jour même où le Congrès a prolongé l’état d’urgence dans le pays.

« Les preuves présentées établissent le lien de tous ces dirigeants avec la structure de la MS, c’est pourquoi le tribunal a ordonné que tous restent en détention provisoire jusqu’en 2025 », dans l’attente que l’accusation présente de nouvelles preuves ou renforce les preuves déjà présentées, a indiqué le bureau du procureur général sur le réseau social X.

Selon le parquet, ces dirigeants du MS-13 sont « liés » à 37 402 crimes commis entre 2012 et 2022, dont « 29 416 homicides aggravés ».

Il doivent également répondre de 907 cas de disparitions, d’extorsion, de trafic d’armes, de traite d’êtres humains et de rébellion.

La peine minimale encourue « va jusqu’à 95 ans », car « d’abondantes preuves » des crimes dont ils sont accusés ont été présentées à l’audience, a-t-on précisé de même source.

La Cour contre le crime organisé de San Salvador, qui dirigeait cette audience virtuelle pour les détenus répartis dans une douzaine de prisons, a également ordonné la capture de 89 autres responsables de la MS-13 en fuite et qui font l’objet des mêmes poursuites.

Au total, 492 personnes sont concernées par cette affaire. Parmi eux figurent 24 dirigeants de la structure supérieure, 215 dirigeants intermédiaires et 253 responsables en régions.

Cette audience intervient alors que les résultats officiels des élections présidentielle et législatives de dimanche n’ont toujours pas été publiés. Le président sortant Nayib Bukele, plébiscité par la population pour avoir lancé cette « guerre contre les gangs », s’est autoproclamé réélu avec 85 % des voix.

Le parlement salvadorien, où le parti de M. Bukele, Nuevas ideas, détient la majorité, a approuvé vendredi une nouvelle prolongation de l’état d’urgence qui autorise arrestations sans mandat et déploiement de l’armée.  

« La prolongation du régime d’exception est approuvée », a déclaré le président du Congrès, Ernesto Castro, après avoir indiqué qu’elle serait en vigueur jusqu’au 11 mars.

Depuis bientôt deux ans, l’état d’urgence a permis l’arrestation de près de 76 000 suspects, pour la plupart membres des maras du MS-13 et du Barrio 18. Quelque 7000 personnes injustement arrêtées ont été libérées.