Haïti n'est pas à feu et à sang, contrairement à ce que l'on pourrait croire en lisant les journaux et en regardant les informations, a indiqué hier un porte-parole de la mission de stabilisation de l'ONU (MINUSTAH).

Depuis quelques jours, les vidéos et les photos de règlements de comptes, d'affrontements armés et de pillages sont monnaie courante dans les médias. Mais selon Vincenzo Pugliese, la situation est loin d'être aussi dramatique qu'on pourrait le croire - du moins, pour l'instant.

«Les incidents sont sporadiques, a-t-il dit lors d'un point de presse à la base logistique de son organisation hier. Il n'y a pas de violence en tant que telle dans le pays. La sécurité est maintenue, dans l'ensemble.»

«Il n'y a pas de guerre de gangs, il n'y a pas de violence contre la population», a-t-il poursuivi.

Potentiellement dangereux

«Mais ça pourrait devenir dangereux. C'est pourquoi il est important que nous nous concentrions à garder le pays sûr. Et sans le travail humanitaire, ça ne peut se faire.»

Quelque 20 000 soldats américains devaient commencer à arriver hier à Haïti. Selon l'ONU, ces troupes sont les bienvenues.

«La MINUSTAH va continuer à coordonner et à surveiller les opérations de sécurité avec le gouvernement haïtien. Aucune armée, aucun gouvernement étranger ne dirige le pays», a toutefois tenu à assurer M. Pugliese.

Une semaine après le séisme, les efforts de la communauté internationale prennent de plus en plus le virage de l'aide humanitaire, par rapport à la recherche et au sauvetage de survivants.

Malgré les problèmes logistiques importants comme la destruction du quartier général de la MINUSTAH, la mort de plusieurs de ses dirigeants et la destruction du port, «de plus en plus d'aide arrive chaque jour», a affirmé Nicolas Reader, porte-parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies. Et le nombre accru de soldats devrait aider à la coordination et à la sécurité.

Nourriture et tentes

Hier, on prévoyait distribuer de la nourriture à 89 000 personnes. On vise le cap de 2 millions de personnes d'ici un mois. Le Programme alimentaire mondial leur distribue des vivres comme des biscuits énergisants, du riz et des haricots.

On vise aussi à distribuer environ 60 000 tentes par jour et du matériel de camping afin de venir en aide aux sinistrés qui dorment dans les rues.

Quant aux problèmes de ravitaillement - l'aéroport est congestionné et le port est hors d'usage pour encore au moins une semaine - le président René Préval a rencontré hier son homologue de la République dominicaine pour discuter de la possibilité d'établir un couloir humanitaire entre l'aéroport de Barahona, situé du côté dominicain, et Port-au-Prince, à environ deux heures de route.