Le football d'Haïti, endeuillé par la perte de joueurs et de dirigeants lors du séisme du 12 janvier, va entrer dans une période de suspension forcée, a confié vendredi à l'AFP le vice-président de la Fédération haïtienne de football (FHF).

«Le championnat national de première division avec la participation de seize équipes qui devait reprendre ce week-end a été suspendu à cause du tremblement de terre qui a frappé le pays le plus pauvre du continent américain», a indiqué Gary Nicolas, également président de la Ligue nationale de football (Linaf) et responsable du championnat de première et de deuxième divisions.

«Dans cette catastrophe, la Fédération haïtienne a perdu 30 collaborateurs, nos joueurs ont presque tout perdu», s'est pour sa part plaint Yves-Jean Bart, le président de la Fédération haïtienne.

Le directeur technique assistant et entraîneur Philogène Labaze, qui avait conduit l'équipe haïtienne des moins de 17 ans (U-17) en coupe du monde à Séoul (Corée du Sud) en 2007, a été tué et le local de la Fédération totalement détruit.

«Le principal stade national à Port-au-Prince et les terrains de jeu dans les villes affectées par le séisme ont été transformés en camps de réfugiés», a signalé Gary Nicolas.

«C'est une vraie catastrophe pour le football haïtien. Dans les circonstances actuelles, nous prévoyons une éventuelle reprise des activités au plus tard dans six mois», a ajouté M. Nicolas.

Les Haïtiens, passionnés de foot, regardent régulièrement les principaux championnats professionnels européens, retransmis par les chaînes locales de télévision, où évoluent quelques-uns de leurs compatriotes.

Le football féminin haïtien pourrait également souffrir de la catastrophe.

Beaucoup de joueuses sont endeuillées par la disparition de parents ou la destruction de leurs maisons, a indiqué une responsable de la ligue féminine, Hancilla Lescouflair.

«Nos sélections sont engagées dans des compétitions internationales, nous ignorons si nous allons pouvoir respecter les échéances», a déclaré Mme Lescouflair.

La sélection féminine haïtienne des moins de 17 ans engagée dans la dernière phase des éliminatoires de la prochaine coupe du monde pourrait rater la compétition, ainsi que la sélection senior qui devait jouer les qualifications de la Gold cup féminine.

«Nous avons reçu une proposition de la République dominicaine d'héberger nos joueuses pour leur permettre de poursuivre les compétitions, nous allons analyser cette offre», a encore indiqué Hancilla Lescouflair.

Une autre proposition de l'État du Kansas (centre des États-Unis) a été refusée par les dirigeants haïtiens qui craignaient de voir les joueuses profiter de l'opportunité pour rester aux Etats-Unis.