Les États-Unis ont repris lundi les vols sanitaires évacuant vers des hôpitaux américains les Haïtiens grièvement blessés lors du tremblement de terre du 12 janvier, a annoncé lundi le colonel Gregory Kane, qui supervise les opérations militaires américaines en Haïti.

La reprise des vols a eu lieu après qu'aient été répertoriés «des États qui ne seront pas submergés par l'évacuation» des blessés, a déclaré l'officier devant l'ambassade américaine de Port-au-Prince. 

«Nous avons déterminé que nous pouvions reprendre ces vols indispensables», une fois confirmé qu'il y avait des centres médicaux supplémentaires disponibles à la fois aux États-Unis et à l'étranger, a déclaré dimanche soir un porte-parole de la Maison-Blanche, Tommy Vietor. «Les vols sont prévus pour reprendre dans les prochaines 12 heures», a-t-il précisé.

«Nous travaillons avec le gouvernement haïtien et la communauté internationale pour répondre à ce besoin urgent et sauver des vies», a encore ajouté le porte-parole lisant une déclaration.

Le Pentagone avait confirmé samedi la suspension de ces vols depuis mercredi dans l'attente d'une décision sur la prise en charge des soins accordés à ces grands blessés. Des États comme la Floride (sud-est) avaient demandé au gouvernement fédéral de prendre en charge une partie des coûts.

Ces vols concernaient des blessés de la colonne vertébrale, les grands brûlés et d'autres personnes grièvement blessées dans le séisme qui a fait 170 000 morts et jeté à la rue un million d'Haïtiens.

Dix Américains accusés de vol d'enfant

Par ailleurs, les autorités américaines et haïtiennes ont confirmé dimanche l'arrestation de dix ressortissants américains, membres d'une association chrétienne, accusés par Port-au-Prince d'avoir «volé» 33 enfants à la faveur du séisme du 12 janvier.

«Dix américains sont détenus par les autorités haïtiennes pour violation présumée des lois haïtiennes sur l'immigration», a indiqué l'ambassade des États-Unis à Port-au-Prince, à propos d'une affaire qui évoque celle de «l'Arche de Zoé» en 2007 entre la France et le Tchad.

Samedi, le ministre haïtien des Affaires sociales et du Travail, Yves Christallin, avait annoncé que dix Américains, cinq hommes et cinq femmes, avaient été appréhendés près de la frontière dominicaine, en compagnie d'une trentaine d'enfants qu'ils avaient selon lui «volés». Ils étaient à bord d'un bus avec 33 enfants de 2 mois à 14 ans, a précisé la ministre de la Communication, Marie Laurence Jocelyn Lassegue.

«Lorsqu'on leur a demandé les documents concernant les enfants, ils n'en avaient pas», a-t-elle précisé. «La police a décidé de conduire l'autobus à Port-au-Prince».

À la direction centrale de la police judiciaire où le groupe était détenu, la porte-parole du groupe Laura Silsby a déclaré à l'AFP: «Nous ne sommes venus que pour aider les enfants. Nous avions de bonnes intentions».

«Nous voulions aider ceux qui ont perdu des parents lors du tremblement de terre ou étaient abandonnés», a-t-elle ajouté.

Il n'était pas clair dans l'immédiat si le groupe devait être présenté à un juge lundi.

Il est composé de baptistes membres d'une association caritative baptisée «Le refuge pour une nouvelle vie des enfants», basée dans l'Idaho (nord-ouest des États-Unis).

Selon le directeur général de la police, Mario Andresol, deux complices haïtiens présumés sont également détenus.

Une enquête a été ouverte. Les enfants ont été placés par les autorités dans un centre d'accueil à Croix-des-Bouquets, à une trentaine de kilomètres de la capitale.

«La plupart des enfants ont encore de la famille», a indiqué Patricia Vargas, directrice régionale de ce centre d'accueil de l'association SOS Children's Village.

De nombreux enfants ont été adoptés depuis le tremblement de terre qui a dévasté Haïti. La France a ainsi accueilli 226 enfants depuis le séisme, a indiqué l'ambassade.