Les îles caribéennes de la Dominique et de Sainte-Lucie vont envoyer en Haïti du personnel parlant le créole afin d'aider au redémarrage des ministères du pays sinistré par le séisme du 12 janvier, a annoncé le premier ministre dominicais Roosevelt Skerrit.

Les deux petites îles, situées dans les Petites Antilles, proche des départements français de la Guadeloupe et de la Martinique, vont dépêcher à court terme 50 à 60 personnes parlant le créole, et plus ensuite, a dit samedi à l'AFP le chef du gouvernement de la Dominique en visite à Port-au-Prince.

En parlant la langue de 90 à 95% des Haïtiens, ou du moins un créole s'y rapprochant, ils vont aider le redémarrage des ministères, dont beaucoup ont été anéantis par la secousse qui a fait quelque 212.000 morts, a précisé l'ancien premier ministre de la Jamaïque, Percival Noel James Patterson.

«Nous allons obtenir le soutien de pays comme la Dominique et Sainte-Lucie où les gens peuvent discuter en créole», a déclaré M. Patterson, envoyé spécial pour Haïti de la Communauté caribéenne, un regroupement régional.

Le créole haïtien est la langue officielle d'Haïti, où le français, la langue de l'ancien colon, n'est souvent maîtrisé que par les élites.

Créé par les esclaves africains qui travaillaient dans les plantations des îles des Caraïbes, le créole est un composé de français, anglais, espagnol, amérindien et de plusieurs dialectes d'Afrique de l'ouest.

En dépit de différences lexicales et grammatiques d'une île à l'autre, le «créole antillais» est parfois vu comme une langue unique, en opposition aux autres créoles, de Louisiane ou de La Réunion, par exemple.