Les écoles de la grande région de Montréal accueillent un nombre sans cesse croissant de jeunes Haïtiens réfugiés au Québec depuis le tremblement de terre du 12 janvier. À la seule Commission scolaire de Montréal (CSDM), 135 enfants ont jusqu'à maintenant été intégrés dans les classes, dont 36 depuis quatre jours.

«On voit que ça augmente sans cesse», confirme le porte-parole de la CSDM, Alain Perron.

La commission scolaire de la Pointe-de-l'Île (CSPI), qui dessert des quartiers où la communauté haïtienne est très implantée, comme Montréal-Nord, a accueilli 97 élèves haïtiens depuis le 12 janvier: sept au préscolaire, 53 au primaire et 37 au secondaire. La porte-parole de la CSPI, Christiane St-Onge, note «une augmentation progressive, mais non massive» des nouveaux élèves en provenance d'Haïti.

 

Les commissions scolaires affirment que l'intégration des jeunes se fait sans heurt. À la sortie des classes, hier à l'école secondaire Henri-Bourassa, plusieurs élèves ont dit avoir noté la présence de nouveaux camarades, principalement en classe d'accueil. «On sait qu'ils sont là. Mais ils ne parlent pas français. On ne les voit pas vraiment», a dit Jules, un grand adolescent de 15 ans.

À la commission scolaire Marie-Victorin (CSMV), à Longueuil, sept jeunes Haïtiens ont été intégrés aux écoles primaires et six dans les écoles secondaires. «Huit dossiers sont en attente d'une autorisation de Québec, qui doit s'assurer qu'il ne s'agit pas d'illégaux», explique le directeur général de la CSMV, André Billette.

Règles assouplies

À la suite du séisme qui a coûté la vie à au moins 215 000 personnes en Haïti et fait des milliers de sans-abri, le ministère de l'Éducation a demandé aux écoles de la province d'assouplir leurs critères d'admission pour les jeunes Haïtiens. «Nous avons carrément aboli nos critères. Nous avons fait tomber les barrières d'acceptation. Par exemple, nous ne facturons pas les droits de scolarité», illustre M. Billette.

L'économie est de taille pour ces familles. En temps normal, les jeunes arrivants auraient dû payer jusqu'à 8000$ en droits de scolarité, même à l'école publique. «Mais on préfère les accueillir. Tout se passe bien, assure M. Billette. Ils sont intégrés dans des classes. Au fond, ça ne nous coûte pas grand-chose de plus. On avait la chance de travailler au rapprochement des communautés ethniques. On l'a fait.»

À la CSDM, M. Perron affirme que «les barèmes de l'immigration ont été assouplis» et que les droits de scolarité sont aussi suspendus. «Tout ce que ça prend, c'est une adresse à Montréal. Et tous doivent avoir régularisé leur situation d'ici au 30 juin s'ils veulent revenir l'an prochain», explique-t-il.