(Washington) Les États-Unis, le Canada et le Royaume-Uni ont imposé lundi des sanctions financières à sept personnes et deux entités « liés au régime militaire de Birmanie » pour l’anniversaire du coup d’État du 1er février 2021 qui a renversé la dirigeante civile Aung San Suu Kyi.

Parmi les personnes visées par ces sanctions, prises en coordination avec le Royaume-Uni et le Canada, figurent les plus hauts responsables judiciaires du pays, le procureur général Thida Oo, le président de la Cour suprême Tun Tun Oo et le chef de la commission anticorruption Tin Oo, selon un communiqué du Trésor américain.  

Le bureau du procureur, sous la direction de Thida Oo, « a élaboré les chefs d’inculpation politiquement motivés par le régime » contre Aung San Suu Kyi, l’ancien président de la République, Win Myint et d’autres dirigeants prodémocratie, selon le Trésor américain.

La Cour suprême est accusée d’avoir été « impliquée dans les poursuites du régime » contre Aung San Suu Kyi et d’autres dirigeants.

Enfin, la commission anticorruption a « présenté des chefs d’inculpation fallacieux pour corruption » contre l’ex-dirigeante birmane et d’autres responsables du gouvernement civil, visant à les empêcher, ainsi que la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti d’Aung San Suu Kyi, d’être une force politique.

« Un an après le coup d’État, les États-Unis, avec le Royaume-Uni et le Canada, sont aux côtés du peuple de Birmanie qui veut la liberté et la démocratie », a affirmé un sous-secrétaire au Trésor américain, Brian Nelson, cité dans le communiqué.

Quatre autres personnes et deux entités accusées de soutenir financièrement la junte, notamment par la fourniture d’armes et d’équipements, sont également visées par ces sanctions.

« Régime brutal »

Aung San Suu Kyi, 76 ans, est détenue depuis le coup d’État qui a mis fin à une décennie de transition démocratique.

La prix Nobel de la paix vient d’être inculpée, accusée d’avoir fait pression sur la commission électorale lors des législatives de 2020,  qui avait vu la victoire écrasante de la LND.  

Elle a déjà été récemment condamnée à six ans de détention et risque au total des décennies de prison au terme de son procès.

Un an après le renversement par l’armée du gouvernement civil, les poches de rébellion se multiplient et poussent la junte à intensifier sa répression, des violences qui ont fait des dizaines de milliers de déplacés.

« Depuis le coup d’État militaire du 1er février 2021, le peuple de Birmanie a tenu bon en rejetant la loi militaire et en appelant au retour de leur pays à une démocratie inclusive », a affirmé dans un communiqué séparé le secrétaire d’État américain Antony Blinken.

Le Royaume-Uni a pour sa part annoncé avoir placé sur la liste des sanctions Thida Oo, Tin Oo et le président de la commission électorale U Thein Soe.

Londres « défendra toujours le droit à la liberté, la démocratie et l’État de droit. Comme d’autres nations qui partagent les mêmes valeurs, nous ferons rendre des comptes à ce régime brutal et oppressif », a déclaré dans un communiqué la ministre britannique des Affaires étrangères Liz Truss.