(Erevan) Plusieurs dizaines de personnes ont été arrêtées mercredi en Arménie lors de nouvelles manifestations appelant le premier ministre Nikol Pachinian à démissionner, a constaté l’AFP.

Des protestataires ont tenté de bloquer des ponts à Erevan en y garant des bétonnières, interrompant brièvement la circulation routière, tandis que de petits groupes de manifestants essayaient de bloquer des autoroutes de la capitale.  

Plusieurs dizaines de personnes ont été interpellées, a constaté l’AFP.

L’Arménie est le théâtre depuis plusieurs jours de manifestations appelant à la démission de M. Pachinian, que des opposants accusent de vouloir abandonner l’enclave séparatiste du Nagorny-Karabakh à l’Azerbaïdjan.

Plus de 200 manifestants ont été arrêtés mardi dans plusieurs villes d’Arménie, avant d’être relâchés le même jour.

Le vice-président du Parlement et dirigeant d’opposition Ichkhan Sagatelian a affirmé que ces manifestations allaient « prendre de plus en plus d’ampleur jusqu’à ce que Pachinian démissionne ».

Le mouvement de protestation illustre le traumatisme qu’a laissé le conflit au Nagorny-Karabakh dans la société arménienne.

Le Nagorny-Karabakh, région montagneuse que se disputent l’Arménie et l’Azerbaïdjan depuis trois décennies, a été l’objet en 2020 d’une guerre de six semaines entre les deux pays qui a fait plus de 6500 morts avant un cessez-le-feu négocié par la Russie.

Dans le cadre de cet accord, l’Arménie a cédé des pans entiers de territoires qu’elle contrôlait depuis une première guerre victorieuse au début des années 1990 et une force de paix russe est déployée au Nagorny-Karabakh.

L’accord de cessez-le-feu, considéré en Arménie comme une humiliation nationale, avait déclenché des semaines de manifestations antigouvernementales, conduisant M. Pachinian à convoquer des élections législatives anticipées qui ont été remportées en septembre 2021 par son parti Contrat Civil.