(Séoul) La Corée du Nord commencera à vacciner sa population contre la COVID-19 vers le mois de novembre, ont indiqué vendredi les médias d’État, après avoir déclaré la victoire du pays sur le virus en août.

Il s’agit de la première annonce officielle d’un programme de vaccination de Pyongyang depuis le début de la pandémie.

« Parallèlement à l’administration responsable du vaccin, nous devons recommander à tous les citoyens de porter un masque à partir de novembre pour protéger leur propre santé », a déclaré le dirigeant Kim Jong-un, selon l’agence officielle Korean Central News Agency (KCNA) de Pyongyang.

Les experts de la santé du pays pensent que les niveaux d’anticorps acquis pendant la vague de COVID-19 confirmée en mai diminueront d’ici octobre, a ajouté Kim.

Le rapport de la KCNA vendredi ne précise pas la provenance des vaccins.

L’année dernière, le régime a rejeté les livraisons de vaccins AstraZeneca dont il devait bénéficier dans le cadre du programme Covax de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en raison de préoccupations quant aux effets secondaires, selon un groupe de réflexion sud-coréen.

La Corée du Nord, appauvrie et isolée depuis le début de la pandémie, a confirmé une propagation du variant Omicron dans la capitale Pyongyang il y a environ quatre mois.

En août, Kim Jong-un a déclaré la victoire sur le virus et ordonné la levée du « système de prévention d’urgence maximale des épidémies » du pays, les cas officiellement déclarés étant tombés à zéro.

Le site spécialisé NK News, basé à Séoul, a indiqué que Pyongyang pourrait avoir déjà reçu des vaccins de son principal allié, la Chine.

Dans les rapports de cas, la Corée du Nord parle de « patients atteints de fièvre » plutôt que de « patients atteints de COVID-19 », apparemment en raison d’un manque de capacité de tests.

Selon les médias d’État, le pays a enregistré près de 4,8 millions d’infections et seulement 74 décès parmi ses 26 millions d’habitants, soit un taux de mortalité officiel de 0,002 %.

Les experts, y compris l’Organisation mondiale de la santé, remettent depuis longtemps en question les statistiques de Pyongyang sur la COVID-19, ainsi que ses affirmations selon lesquelles l’épidémie est maîtrisée.

La Corée du Nord possède l’un des pires systèmes de santé au monde, avec des hôpitaux mal équipés, peu d’unités de soins intensifs et aucun médicament pour le traitement de la COVID-19, selon les experts.