(Nouméa) « La Nouvelle-Calédonie est française », a martelé mercredi lors d’un discours à Nouméa le président Emmanuel Macron, disant vouloir une « révision de la Constitution » pour « début 2024 », évoquant un « statut nouveau » pour les Calédoniens.

« La Nouvelle-Calédonie est française parce qu’elle a choisi de rester française », a-t-il lancé, affirmant toutefois ne pas « mésestimer les aspirations déçues de ceux qui défendaient un tout autre projet ».

Devant la place de la Paix dans la capitale calédonienne, le chef de l’État a enjoint toutes les parties à avoir « la grandeur d’accepter » les résultats des trois référendums, organisés dans le cadre de l’accord de Nouméa de 1998. Il a assuré vouloir être « le président d’un nouveau projet […] celui de la Nouvelle-Calédonie dans la République ».

M. Macron a ainsi fait part de son souhait de voir une « révision de la Constitution » pour « début 2024 », en évoquant notamment un « statut nouveau » pour les Calédoniens et le dégel du corps électoral à court terme.

« Je vous demande d’engager un travail pour faire advenir une citoyenneté pleine et entière fondée sur un contrat social, faite de devoirs et de droits […] de l’appartenance au Caillou », a-t-il détaillé, expliquant vouloir mettre ce projet en œuvre dans « les mois, les trimestres qui viennent » et « dans le consensus ».

Le chef de l’État a également proposé aux Calédoniens d’emprunter deux « chemins » : celui du « pardon » et celui de « l’avenir ». « Il nous faut regarder en face cette histoire, ce début, ce passé qui ne veut pas passer », a-t-il poursuivi.  

« C’est un chemin que nous devons parcourir ensemble […] Ce n’est pas un chemin de repentance, c’est un chemin de fraternité, de vérité et de courage », a-t-il encore estimé.  

Emmanuel Macron a néanmoins déploré l’absence à une réunion mercredi au Haut-Commissariat du territoire de responsables indépendantistes. Il y avait convié les acteurs politiques des deux camps (indépendantistes et non indépendantistes). Le président du Congrès Roch Wamytan n’y a pas non plus participé.

« Pour ceux qui n’étaient pas là […] j’ai été personnellement blessé », a déclaré le chef de l’État.  

M. Macron a mis en garde contre le choix de se « réfugier dans un séparatisme » et du « risque de la violence » qu’il fait planer. « Pas de retour en arrière, pas de bégaiement, pas de surplace », a-t-il insisté.

Si des responsables de tous les bords étaient autour de la même table lors de cette réunion, M. Macron a bien précisé au début de la rencontre qu’il ne s’agissait pas d’une négociation « trilatérale formelle » avec l’État, dont les indépendantistes n’ont toujours pas accepté le principe.