(Bago) « Je ne m’attendais pas à voir autant d’eau ici » : en Birmanie, des inondations d’ampleur inédite ont provoqué le déplacement d’environ 14 000 personnes dans la région méridionale de Bago, ont indiqué mardi les autorités citées par la télévision d’État MRTV.

Des pluies records pour le mois d’octobre ont touché dimanche le sud du pays, où la population s’organise avec les moyens du bord face à la montée subite du niveau de l’eau.

À Bago (ex-Pégou), à environ 80 kilomètres de la capitale commerciale Rangoun, des habitants se déplacent dans des barques ou des bouées en forme de pneu, a constaté un journaliste de l’AFP sur place.

D’autres personnes essayent de se frayer un chemin dans les rues inondées, avec de l’eau à hauteur de la taille.

« C’est la première fois de ma vie que ma maison est inondée », se souvient Phwar Than Hme, 101 ans, depuis le monastère bouddhique où elle a élu refuge.

« Mon voisin et les secouristes m’ont dit de ne pas rester chez moi et d’aller au camp. Ils m’ont transportée sur leur dos et m’ont emmenée ici », a-t-elle décrit.

De fortes pluies ont continué de s’abattre sur Bago durant la nuit de lundi à mardi.

« Je ne m’attendais pas à voir autant d’eau ici […] Je n’ai jamais vu quelque chose comme ça ici », a déclaré Chit Nyunt, 69 ans, marchant difficilement dans la rue inondée.

Quelque 5600 personnes sont hébergées dans des centres provisoires de secours gérés par le gouvernement local, selon un journal d’État.

Les étages inférieurs de l’hôpital de Bago ont été inondés, selon un résident cité par le média, et trois des quatre opérateurs téléphoniques de Birmanie ne fonctionnent pas dans la région.

Les inondations ont commencé en juillet, affectant neuf régions de la Birmanie.

La saison de la mousson (mai-octobre) apporte son lot de fortes pluies chaque année, mais les scientifiques ont alerté sur le risque d’intensification des intempéries lié au dérèglement climatique.

La Birmanie est en proie à un violent conflit civil entre les militaires, qui ont repris le pouvoir à la suite du coup d’État de février 2021, et des groupes armés contestant le putsch.