(Séoul) Des milliers de personnes se sont réunis dimanche à Séoul pour marquer le premier anniversaire de la bousculade meurtrière qui a tué près de 160 personnes lors des festivités d’Halloween en Corée du Sud.

Dans la soirée du samedi 29 octobre 2022, des dizaines de milliers de personnes, pour la plupart âgées de 20 à 30 ans, étaient sorties pour profiter des fêtes post-pandémiques à Itaewon, un quartier cosmopolite de la capitale.  

Mais la liesse a rapidement viré au cauchemar, lorsqu’un gigantesque flot de personnes s’est déversé dans une ruelle étroite bordée de bars et de clubs. Le poids des corps et l’absence de contrôle efficace de la foule ont entraîné la mort de 159 d’entre elles.

Un an plus tard, les proches des victimes réclament toujours des informations précises sur les circonstances du drame. Ils veulent aussi des condamnations en justice et une révision des procédures de gestion des foules pour éviter qu’un tel désastre ne se reproduise.

« Nous ne voulions pas devenir des familles endeuillées », déclare Lee Jung-min, qui a perdu sa fille lors de la catastrophe de l’année dernière et qui dirige aujourd’hui le groupe de familles, lors du rassemblement à Séoul.

PHOTO SOO-HYEON KIM, REUTERS

159 personnes sont mortes dans une bousculade meurtrière à l’Halloween 2022, à Séoul.

« Pourquoi pensez-vous que les 159 victimes qui ont perdu la vie dans la catastrophe d’Itaewon n’avaient pas d’autre choix que de devenir des étoiles dans le ciel ? » demande-t-elle. « J’aimerais savoir si vous pensez que le gouvernement n’est pas responsable. »

Une enquête policière a révélé des défaillances massives dans le plan de gestion des foules, ainsi qu’une réaction bâclée et tardive des secours.

Mais elle s’est abstenue d’incriminer les hauts fonctionnaires, et aucun d’entre eux n’a été licencié ou n’a démissionné à la suite du drame.

Lee Ju-hyun, une survivante, dit se rendre régulièrement sur le site de la catastrophe.

« Certains disent que j’ai de la chance, mais est-ce que 159 personnes ont dû mourir parce qu’elles n’avaient pas de chance ? S’agissait-il d’une situation où la chance devait déterminer la vie ou la mort ? » s’interroge-t-elle devant la foule.

« Je serai toujours là avec eux », dit-elle, avant d’ajouter : « Ce n’est pas parce que certains essaient de l’ignorer que cela ne s’est jamais produit »

« Je me tiendrai toujours ici. Je continuerai à être une survivante ».

Le jour le plus triste

Environ 10 000 personnes étaient attendues à la commémoration de dimanche, a indiqué le groupe de familles avant l’évènement, y compris les proches des victimes, des survivants, des militants, ainsi que des députés et des représentants du gouvernement.

Bien qu’invité, le président Yoon Suk Yeol n’a pas assisté à l’évènement, que son bureau a qualifié de « rassemblement politique » de l’opposition, selon les médias locaux.

Au lieu de cela, M. Yoon a assisté à un service commémorant les victimes dans une église de Séoul et y a exprimé ses condoléances.

« Ce jour de l’année dernière a été le plus triste de ma vie, et je crois que tous les Sud-Coréens ressentent la même chose que moi », a déclaré M. Yoon lors d’un discours prononcé à l’église.

Le président sud-coréen a souligné les efforts déployés par son gouvernement pour construire un pays « sûr » au cours de l’année écoulée et a promis de redoubler d’efforts, ajoutant : « Nous devons nous assurer que les sacrifices des victimes ne seront pas gaspillés. »