(Ottawa) Le Canada assure avoir tout à fait le droit de naviguer dans le détroit de Taïwan, après que la Chine a affirmé être « en permanence à un niveau d’alerte élevé » au lendemain du passage de navires militaires canadien et américain.

L’USS Rafael Peralta, un destroyer de l’US Navy, et le NCSM Ottawa, une frégate de la Marine royale canadienne, ont effectué mercredi un transit de routine à travers le détroit pour la deuxième fois en deux mois.

Le gouvernement canadien ne s’en est d’ailleurs pas caché : le ministre de la Défense nationale, Bill Blair, l’a publié sur le réseau X mercredi soir.

« Le Canada et les États-Unis travaillent pour soutenir une région indo-pacifique libre, ouverte et inclusive. Le NCSM Ottawa et [l’]USS Rafael Peralta ont traversé le détroit de Taiwan », a-t-il écrit.

Il s’agit d’un transit de routine, a précisé jeudi son directeur des communications, Daniel Minden.

« Nous naviguons régulièrement dans ces eaux, qui sont internationales », a-t-il écrit à La Presse.

La Septième Flotte américaine a plaidé la même chose, déclarant que le transit s’était fait conformément au droit international et « par un corridor dans le détroit situé au-delà de la mer territoriale de tout État côtier ».

Mais la Chine, elle, l’a interprété comme une présence hostile.

« Les troupes restent constamment en état d’alerte et protégeront avec détermination la souveraineté et la sécurité nationales, ainsi que la paix et la stabilité régionales », a déclaré un responsable militaire chinois.

Des voies navigables internationales

Le ministère taïwanais de la Défense a indiqué jeudi avoir surveillé ce passage dans la nuit de mercredi à jeudi, mais affirmé que « la situation était normale ».

Washington et ses alliés occidentaux ont multiplié les transits à travers ce détroit afin de rappeler qu’il s’agit de voies navigables internationales, ce qui a suscité la colère de Pékin.

Le Canada y participe dans le cadre de l’opération NÉON, effort multinational coordonné visant également à appuyer la mise en œuvre des sanctions onusiennes contre la Corée du Nord.

Les navires canadiens de Sa Majesté (NCSM) Vancouver et Montréal ont d’ailleurs navigué dans les eaux du même détroit en septembre 2022, puis en juin dernier, respectivement.

Avec l’Agence France-Presse