(Sydney) Les forces militaires chinoises prennent « une trajectoire inquiétante » en termes de capacités et montrent un comportement « plus agressif » dans le Pacifique, a souligné Charles Flynn, commandant général de l’armée de terre américaine du Pacifique, interrogé par l’AFP.

Le général Flynn, qui commande plus de 100 000 militaires américains dans la zone, a estimé que l’armée chinoise avait fait « des progrès énormes » ces dernières années.

« La trajectoire suivie au cours de la dernière décennie, si je la multiplie sur la décennie suivante, c’est une trajectoire inquiétante », a déclaré mercredi à l’AFP le général dans une interview vidéo depuis Hawaii.

Sous la direction du président Xi Jinping, les forces chinoises se sont modernisées de façon accélérée. Pékin dispose de la marine la plus importante au monde, en nombre de navires, et a renforcé son arsenal nucléaire, grâce à un budget militaire qui est le deuxième au monde, même s’il reste loin derrière celui des États-Unis.

Les tensions entre Pékin et Washington se sont intensifiées ces dernières années, notamment au sujet de Taïwan, une île que la Chine veut réintégrer dans son territoire à terme.

Les deux puissances s’opposent également sur les revendications chinoises en mer de Chine méridionale et mènent une lutte d’influence dans le Pacifique.

Les accrochages récents entre garde-côtes et d’autres navires chinois et des bateaux philippins dans des zones maritimes contestées entre les deux pays étaient « irresponsables », « insidieux », et « indicateurs de la façon dont (la Chine) se montre plus agressive », a relevé le général Flynn.

Il a assuré que Washington maintiendrait son engagement dans le Pacifique, malgré des dépenses militaires massives pour aider ses alliés ukrainien dans la guerre contre la Russie et israélien dans la guerre contre le Hamas.  

Il se déclare « satisfait » des moyens militaires dont il dispose dans le Pacifique, tout en appelant à la mesure.

« Je me réveille chaque jour en sachant qu’il y a des guerres dans d’autres parties du monde et que nous n’avons pas besoin d’une nouvelle guerre ».