(Tokyo) De hauts diplomates du Japon et de la Chine se sont rencontrés samedi pour des entretiens bilatéraux afin de tenter de résoudre les différends qui divisent leurs pays, notamment l’interdiction imposée par la Chine sur les produits de la mer japonais, qui a frappé les exportateurs japonais.

La ministre japonaise des Affaires étrangères Yoko Kamikawa et son homologue chinois Wang Yi se sont rencontrés à Busan, ville portuaire du sud de la Corée du Sud. Ils rejoindront leur hôte, Park Jin, pour des entretiens à trois dimanche.

Mme Kamikawa, qui est entrée en fonction en septembre et a rencontré Wang en personne pour la première fois, a déclaré que leur réunion était « extrêmement significative ». Elle a ajouté qu’ils avaient convenu d’entamer des réunions sur la sécurité et l’économie, mais n’a donné aucun détail.

Les dirigeants japonais et chinois se sont rencontrés il y a dix jours à San Francisco, en marge du sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique, et sont parvenus à un vague accord sur l’apaisement du différend sur les produits de la mer. L’interdiction chinoise sur les fruits de mer japonais est en vigueur depuis que la centrale nucléaire de Fukushima, frappée par le tsunami, a commencé à rejeter dans la mer des eaux usées radioactives traitées.

Le Japon affirme que les eaux usées sont bien plus sûres que les normes internationales et que l’Agence internationale de l’énergie atomique a conclu que l’impact environnemental et sanitaire de leur rejet est négligeable. La Chine appelle ce rejet « de l’eau contaminée par des armes nucléaires ».

M. Wang a déclaré que la Chine s’opposait à « l’action irresponsable » du Japon consistant à rejeter les eaux usées dans la mer, selon un compte rendu de la réunion par le ministère chinois des Affaires étrangères. Il a appelé à un mécanisme de surveillance indépendant pour le rejet des eaux usées.

M. Wang a énoncé que la Chine et le Japon devraient établir qu’ils « sont des partenaires coopératifs plutôt que des menaces l’un pour l’autre, et qu’ils doivent s’engager en faveur d’un développement pacifique ».

Les ministres des Affaires étrangères du Japon, de la Corée du Sud et de la Chine se rencontreront dimanche pour préparer le terrain pour la reprise du sommet trilatéral de leurs dirigeants, qui n’a pas eu lieu depuis 2019 en raison de l’épidémie de COVID-19 et de leurs relations compliquées.

Le Japon, la Corée du Sud et la Chine sont des partenaires économiques et culturels proches, mais leurs relations ont subi des revers intermittents en raison d’un ensemble de problèmes, notamment les atrocités de guerre commises par le Japon, la rivalité entre les États-Unis et la Chine et les programmes nucléaires et de missiles de la Corée du Nord.