(Tokyo) Les recherches pour localiser l’épave d’un Osprey américain qui s’est écrasé mercredi en mer dans le sud-ouest du Japon n’ont toujours rien donné, ont annoncé vendredi les garde-côtes nippons alors que sept membres d’équipage de l’appareil restent portés disparus.

D’intenses recherches, y compris avec des plongeurs, ont de nouveau eu lieu vendredi, mais elles ont échoué comme la veille à trouver la moindre trace de l’épave et des personnes qui étaient à bord de l’engin, selon un communiqué des garde-côtes publié en fin d’après-midi heure japonaise.

Le corps d’un seul membre de l’équipage a été retrouvé jusqu’à présent, le jour-même de l’accident qui s’est produit à proximité de l’île japonaise de Yakushima alors que l’Osprey effectuait une mission d’entraînement.

Des photos de la zone prises après l’accident ont montré un canot de sauvetage jaune retourné flottant à la surface et d’autres débris dont un élément qui pourrait être une partie d’une hélice.

PHOTO KYODO, VIA REUTERS

Un objet flottant qui appartiendrait à l’Osprey recherché est aperçu au large de l’île de Yakushima, le 30 novembre.

Les causes de l’accident demeurent également inconnues. Cependant, un responsable de la gestion des urgences avait précisé mercredi à l’AFP que peu avant la disparition de l’appareil, la police locale avait reçu « un signalement selon lequel un Osprey crachait des flammes depuis son moteur gauche ».  

Une pêcheuse avait déclaré à la chaîne de télévision publique NHK avoir vu l’appareil s’écraser en mer, faisant jaillir une énorme colonne d’eau.

Fiabilité en question

La fiabilité de l’Osprey, doté de rotors basculants lui permettant de décoller et atterrir verticalement comme un hélicoptère et de voler comme un avion, fait débat depuis longtemps en raison de nombreux accidents mortels.

Fin août, trois Marines américains ont été tués dans l’accident d’un Osprey dans le nord de l’Australie. En 2022, quatre autres ont péri en Norvège lorsque leur Osprey s’est écrasé lors d’exercices de l’OTAN.

Un engin américain du même type s’est également abîmé en mer en 2017, faisant trois morts. Et en avril 2000, 19 Marines ont été tués lorsqu’un Osprey s’est écrasé en Arizona (sud-ouest des États-Unis).

L’armée américaine compte quelque 54 000 soldats au Japon, en majorité basés dans l’archipel méridional d’Okinawa.

Divers incidents et accidents impliquant des aéronefs de l’armée américaine au Japon se sont déjà produits par le passé, y compris concernant des Osprey, vus d’un mauvais œil par la population japonaise.

Le Japon a suspendu les vols de ses propres Osprey depuis l’accident de mercredi et a demandé à l’armée américaine de faire pareil sur le territoire nippon, par mesure de précaution.

La porte-parole adjointe du Pentagone Sabrina Singh a ainsi annoncé vendredi dans un communiqué que l’unité militaire concernée par l’accident « n’effectuait plus aucun vol ».  

Il n’était cependant pas clair dans l’immédiat le nombre d’aéronefs affectés par la suspension et pour quelle durée.  

« Tous les Ospreys V-22 au Japon ne peuvent opérer qu’après avoir subi des contrôles de sécurité et de maintenance approfondis », a insisté Mme Singh. « La sécurité de nos soldats et des habitants du Japon est une priorité absolue pour les États-Unis ».