(Genève) L’ONU a appelé mardi la Papouasie–Nouvelle-Guinée à soutenir la « réconciliation tribale » et à lutter contre la prolifération des armes, au lendemain d’un nouveau bain de sang dans la région des hauts plateaux.

« Le gouvernement doit prendre des mesures immédiates pour s’attaquer aux causes profondes de la violence et œuvrer à la réconciliation tribale », a déclaré un porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, Jeremy Laurence, dans un communiqué.

Les communautés des hauts plateaux, « en particulier les femmes et les jeunes filles, doivent être protégées », a-t-il ajouté.

Des rivalités tribales ont fait entre 49 et 64 morts près des localités de Wabag et Wapenamanda (nord) à quelque 600 kilomètres au nord-ouest de la capitale Port Moresby, où des conflits ancestraux opposent notamment des tribus Sikin, Ambulin et Kaekin.  

Ce bilan encore provisoire des autorités pourrait s’aggraver avec la découverte d’autres victimes dans la zone.

Le premier ministre James Marape s’est adressé au Parlement et a promis d’agir après que les images de corps mutilés et ensanglantés entassés le long d’une route ont horrifié le pays.

« Nous exhortons le gouvernement de Papouasie–Nouvelle-Guinée à s’attaquer efficacement à l’escalade de la violence tribale et engager un dialogue avec les dirigeants provinciaux et locaux afin de parvenir à une paix durable et au respect des droits humains dans la région des hauts plateaux », a indiqué M. Laurence.

Le porte-parole du Haut-Commissariat relève également que « les affrontements sont devenus de plus en plus meurtriers en raison de la prolifération des armes à feu et des munitions dans la région ».

Aussi, a-t-il poursuivi, « nous demandons au gouvernement de veiller à ce que toutes les armes soient rendues, en particulier les armes à feu fabriquées en série ».

Endémiques depuis des siècles dans cette partie de l’île, les affrontements tribaux ont gagné en intensité ces dernières années avec l’afflux d’armes automatiques et de mercenaires.

La population de Papouasie–Nouvelle-Guinée a plus que doublé depuis 1980, accentuant la pression sur les terres et les ressources tout en exacerbant les rivalités tribales.