Un avion sans pilote américain a été abattu par des talibans samedi dans une zone tribale du nord-ouest du Pakistan, bordant l'Afghanistan, ont annoncé des responsables locaux.

Des habitants de la région ainsi qu'un responsable de la police locale ont affirmé que deux drones volaient à basse altitude au-dessus du village de Angoor Adda, dans le district tribal du Waziristan du Sud, lorsque l'un d'eux a été touché. «Nous avons entendu le tir venant des talibans puis le drone est tombé», a déclaré à l'AFP un officier de la police tribale, Israr Khan.

Selon un autre responsable de la sécurité, l'avion sans pilote s'est écrasé dans une forêt. «Nous sommes à la recherche de l'épave», a-t-il dit à l'AFP.

Le porte-parole de l'armée pakistanaise, le général Athar Abbas, a indiqué qu'une enquête était en cours. «Nous avons appris que quelque chose se passait là-bas, mais nous n'avons pas de confirmation», a-t-il dit à l'AFP. «Nous menons des recherches pour découvrir ce qui s'est passé.»

L'armée américaine a démenti avoir perdu un drone. «En ce qui concerne le Centcom, tous nos drones sont au complet. Donc si un drone a été abattu, ce n'est pas le nôtre», a déclaré à Washington le commandant Marie Boughen, porte-parole du commandement central américain (Centcom).

Des drones de l'armée américaine basée en Afghanistan effectuent fréquemment des tirs de missiles contre les talibans dans les zones tribales pakistanaises.

Ces régions frontalières servent de refuges à des groupes de talibans afghans alliés à des combattants du réseau Al-Qaeda, qui, selon Washington et Kaboul, mènent depuis les zones tribales des attaques contre les forces internationales en Afghanistan.

Les tirs de missiles n'ont jamais été officiellement confirmés par les États-Unis, mais seules la CIA et l'armée américaine opérant en Afghanistan possèdent des drones dans la région.

La dernière en date de ces frappes remonte au 1er mars, dans laquelle au moins huit rebelles présumés avaient été tués, selon les services de sécurité pakistanais, dans le Waziristan du Sud.

Il s'agissait de la quatrième frappe de missiles effectuée par des drones américains présumés depuis l'entrée en fonction du président américain Barack Obama le 20 janvier.

Le Pakistan est un allié-clé de Washington dans la «guerre contre le terrorisme» lancée par la précédente administration du président George W. Bush.

Mais les frappes répétées de missiles en territoire pakistanais ont renforcé les sentiments anti-américains au Pakistan, spécialement dans les zones tribales.

Ces tirs ont tué depuis le mois d'août plus de 200 personnes, des talibans pakistanais, afghans ou des combattants étrangers d'Al-Qaeda, mais aussi des civils, selon les autorités pakistanaises.

Depuis l'été, Islamabad proteste en vain auprès de Washington. De hauts responsables américains ont reconnu à demi-mots ces tirs et les médias américains et pakistanais se font régulièrement l'écho d'accords secrets entre les deux gouvernements pour les autoriser.