Deux responsables des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE) ont été tués par leur propre camp ou exécutés par l'armée sri-lankaise alors qu'ils tentaient de se rendre, selon différentes versions recueillies jeudi notamment par la Croix Rouge.

Quelques heures avant l'annonce lundi de la victoire finale par le ministère sri lankais de la Défense, le chef de la vitrine politique de la rébellion, B. Nadesan, et le secrétaire à la Paix, S. Pulideevan, ont tenté de se rendre aux autorités de Colombo, selon le Comité international de la Croix Rouge (CIRC) et des diplomates.

Dimanche soir, les deux hommes ont appelé par téléphone le CICR ainsi que des représentants de la Norvège, l'ex-pays médiateur de la paix au Sri Lanka, afin de leur demander de transmettre un message à l'armée sri-lankaise.

«Nous avons été approchés par les LTTE et la Norvège dans le cadre de notre rôle d'intermédiaire neutre», a indiqué à l'AFP Sarasi Wijeratne, porte-parole du CIRC, précisant que le message avait été transmis au gouvernement sri-lankais. «Je ne sais pas ce qui s'est passé. Nous avons perdu le contact avec les LTTE au dernier moment», a ajouté Mme Wijeratne.

Selon un diplomate, parlant sous couvert d'anonymat, le dernier message de M. Pulideevan était qu'ils «allaient traverser en brandissant un drapeau blanc, accompagnés de leurs familles».

«Nous avons ensuite entendu lundi matin les autorités sri-lankaises annoncer qu'ils étaient morts», a ajouté le diplomate. «Ils ont pu être tués par leur propre camp pour avoir tenté de se rendre. Peut-être sont-ils partis trop tard alors que l'armée avançait. Ils ont pu être exécutés par l'armée. Au Sri Lanka, aucune des deux parties ne fait de prisonniers», a-t-il ajouté.

Selon une autre source diplomatique, les deux hommes n'avaient pas l'intention de mourir. Sans spéculer sur les conditions de leur mort, cette source, restée anonyme, a estimé que «le Sri Lanka est le lieu d'une violation générale des conventions de Genève».

Le secrétaire sri-lankais aux Affaires étrangères, Palitha Kohona, a affirmé pour sa part que les deux hommes «ont été tués par les LTTE».