La Corée du Nord a tiré jeudi quatre missiles à courte portée au large de sa côte est, un mois après le tollé international soulevé fin mai par son deuxième essai nucléaire, ont affirmé des responsables militaires sud-coréens.

Les missiles ont été tirés entre 04H20 HNE et 6H50 HNE, tous depuis le site de Sinsang-ri, situé près du port de Wonsan, selon un porte-parole du ministère sud-coréen de la défense. «Il semble qu'il s'agisse de missiles sol-mer, tirés dans la mer» du Japon, depuis la côte est du pays, a-t-il dit à l'AFP.

D'autres responsables cités par l'agence sud-coréenne Yonsap ont précisé que la trajectoire des missiles a été d'une centaine de kilomètres.

La Corée du Nord avait annoncé mercredi qu'elle procéderait jusqu'au 11 juillet à des manoeuvres militaires, demandant au Japon de ne pas s'approcher de ses régions côtières pendant cette période.

Pyongyang avait publié des interdictions de navigation pour dix zones maritimes de la Mer du Japon (Mer de l'Est) et de la Mer Jaune, selon les garde-côtes japonais.

Ces tirs ont été aussitôt assimilés par le premier ministre japonais Taro Aso à un «acte de provocation», selon l'agence de presse Jiji. «Nous avons averti à plusiers reprises que tels actes de provocation  n'étaient pas dans l'intérêt de la Corée du Nord», a déclaré à des journalistes Taro Aso.

Les tirs de jeudi surviennent alors qu'une délégation américaine rencontrait jeudi à Pékin des responsables chinois pour discuter de la Corée du Nord et de l'application de la résolution de l'ONU adoptée après l'essai nucléaire de Pyongyang du 25 mai, selon l'ambassade des États-Unis en Chine.

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, avait appelé mardi à Tokyo la Corée du Nord à s'abstenir de toute action risquant d'aggraver la situation dans la région.

Les derniers mois ont vu une nouvelle escalade de la Corée du Nord, l'un des pays les plus secrets et fermés au monde. Elle a culminé quand le régime de Pyongyang a lancé un nouveau défi à la communauté internationale en effectuant, le 25 mai, son deuxième essai nucléaire depuis 2006.

Cet essai, suivi de plusieurs tirs de missiles, a été condamné par le Conseil de sécurité de l'ONU qui a alourdi les sanctions déjà en vigueur contre Pyongyang.

Pyongyang a réagi avec une extrême virulence, menaçant de ne jamais renoncer à ses ambitions nucléaires et d'utiliser son plutonium à des fins militaires.

Selon le quotidien sud-coréen JoongAng Ilbo, citant des sources au sein des services de renseignement, le Nord pourrait tester dans les prochains jours d'autres missiles à courte portée.

Outre des missiles sol-air d'une portée de 140 km, le régime pourrait aussi tester des Scud-B (340 km).

Les États-Unis ont annoncé qu'ils envisageaient la possibilité d'un tir de missile à longue portée nord-coréen en direction de Hawaï, probablement le 4 juillet, jour anniversaire de l'indépendance des États-Unis.