La police chinoise a tué douze «émeutiers» pendant les troubles interethniques à Urumqi le 5 juillet, a rapporté l'agence Chine Nouvelle dans la nuit de samedi à dimanche en citant un responsable local selon lequel cette action visait à éviter un bain de sang.

Trois personnes sont mortes sur le coup et neuf autres ont succombé à leurs blessures après avoir reçu des soins, a précisé Chine Nouvelle, citant le président du gouvernement régional Nur Bekri.

«La police a fait preuve de la plus grande retenue possible pendant les troubles», a affirmé Nur Bekri cité par l'agence, ajoutant que la police avait initialement tiré en l'air mais n'était pas parvenue à disperser des voyous «extrêmement violents».

Aucun détail n'a été fourni sur l'origine ethnique des victimes, alors que les troubles dans la capitale du Xinjiang ce jour-là avaient jusqu'à présent été mis par les autorités chinoises sur le compte de la minorité turcophone musulmane des Ouïghours.

Le bilan des troubles s'élève désormais à 197 morts --contre 192, principalement dans l'ethnie des Hans majoritaire en Chine, comme indiqué précédemment par les autorités chinoises--, «pour la plupart des habitants innocents», note Chine Nouvelle.

L'agence ne fait mention d'aucune violence interethnique et souligne que les troubles ont débuté à l'occasion d'un «défilé étudiant».

«Nur Bekri a reconnu qu'ils ne s'attendaient pas à ce qu'un défilé étudiant puisse déboucher sur des violences aussi extrêmes», poursuit l'agence officielle.

Chine Nouvelle cite des déclarations de Nur Bekri selon lequel de nombreux policiers ont été blessés le 5 juillet au cours des troubles tandis qu'un officier de police a été tué par un jet de pierre à la tête, soulignant que les «émeutiers» étaient armés de couteaux, de barres de fer et de cailloux.

Les Ouïghours ont de leur côté accusé les forces de sécurité chinoises d'avoir ouvert le feu sur des manifestations pacifiques.

Des milliers de Hans avaient riposté les jours suivants, défilant avec des armes artisanales dans les rues d'Urumqi en clamant vengeance contre les Ouïghours.