Le gouvernement cambodgien a exigé l'annulation d'un concours de beauté où des victimes de mines antipersonnel peuvent gagner une prothèse, ont annoncé dimanche les organisateurs du concours «Miss mines antipersonnel Cambodge».

Les photographies montrant les 20 candidates devaient être exposées à partir de vendredi à Phnom Penh, les internautes votant ensuite pour désigner une gagnante.

Le ministère des Affaires sociales a demandé aux organisateurs d'annuler le concours, dans une lettre que s'est procurée l'AFP, bien que l'organisme chargé du déminage Cambodian Mine Action Authority eut approuvé le projet en 2007.

«Le ministère demande aux personnes qui organisent ce concours d'y mettre un terme (...) afin de protéger (...) l'honneur et la dignité des personnes infirmes», selon la lettre.

Le directeur du concours, le Norvégien Morten Traavik, a assuré que le concours, qui offre à la gagnante une prothèse de jambe sur mesure, a pour but «d'attirer l'attention du public sur les dommages que causent les mines antipersonnel».

«J'ai demandé à rencontrer les responsables cambodgiens pour dissiper ce malentendu, et j'espère qu'une fois qu'ils connaîtront les détails du projet, ils lui feront bon accueil», a-t-il déclaré.

Il a ajouté que ce serait «vraiment dommage» que le public ne puisse pas voir l'exposition.

Le premier concours «Miss mines antipersonnel» a eu lieu en 2008 en Angola, où il a été accusé de racisme et d'exploitation par les militants des droits de l'Homme.

Le Cambodge est l'un des pays les plus touchés par les mines antipersonnel, avec l'Angola et l'Afghanistan.

Des centaines de personnes sont tuées ou mutilées chaque année par les millions de mines dont est truffé le sol après des décennies de conflit.

Le premier ministre Hun Sen avait annulé le concours de beauté «Miss Cambodge» en 2006, disant qu'il ne tolérerait pas un tel concours tant que la pauvreté dans le pays n'aurait pas été réduite de moitié.