La dislocation de l'URSS a été «un grand choc» pour ses citoyens, a déclaré le président russe Dmitri Medvedev, tout en refusant de la qualifier de «plus grande catastrophe géopolitique du XXe siècle» comme l'avait fait son prédécesseur Vladimir Poutine.

«L'effondrement de l'URSS est un grand choc pour tous ceux qui ont vécu en ex-URSS», a déclaré M. Medvedev dans une interview au magazine allemand Der Spiegel dont le texte a été diffusé samedi par le Kremlin.

Dans un discours à la Nation prononcé en 2005, alors qu'il était président de la Russie, Vladimir Poutine avait déclaré que la chute de l'URSS avait été «la plus grande catastrophe géopolitique» du XXe siècle.

«La Seconde Guerre mondiale n'est pas une catastrophe moins grave du XXe siècle, ni une tragédie moins importante en termes de conséquences», a estimé M. Medvedev.

Interrogé sur l'existence de divergences idéologiques au sein du tandem qu'il forme avec Vladimir Poutine, devenu son Premier ministre, le président Medvedev a répondu qu'ils ne devaient pas se ressembler comme les membres de Politburo du Parti communiste de l'URSS.

«En ce qui concerne moi et Vladimir Poutine, je ne voudrais pas qu'on commence à nous considérer comme les dirigeants d'un âge avancé du Politburo qui se tenaient sur la tribune du Mausolée (de Lénine, sur la place Rouge) vêtus des mêmes manteaux et des mêmes chapkas», a-t-il déclaré.

Quant au rôle de Mikhaïl Gorbatchev, apprécié en Occident comme celui qui a mis fin à la Guerre froide, M. Medvedev a souligné que «la plupart de nos citoyens lient la chute de notre Etat (l'URSS, ndlr) avec son activité».

«Subjectivement, beaucoup de gens se sont senties à ce moment victimes, privées de leur pays, c'est un fait», a-t-il déclaré.