Cinq chrétiens chinois se sont vu infliger deux années «de rééducation par le travail» pour avoir protesté contre une descente policière sur leur église, dans le nord de la Chine, a annoncé mercredi une organisation non-gouvernementale.

Cinq «pasteurs» de cette église avaient été condamnés la semaine dernière par un tribunal de la province du Shanxi à des peines de prison allant de trois à sept ans, a précisé ChinaAid, une ONG basée aux États-Unis défendant les droits des chrétiens chinois. Les hommes et femmes condamnés le 25 novembre avaient été arrêtés deux mois plus tôt alors qu'ils voulaient se rendre à Pékin pour protester contre la destruction de leur église auprès des autorités centrales, selon la même source.

Pour ChinaAid, l'envoi en camp de «cinq citoyens innocents est en violation directe des conventions internationales sur les droits de l'Homme» et illustre la répression religieuse en Chine.

La rééducation par le travail est une sanction décidée par la police, sans procédure judiciaire, et est régulièrement dénoncée par les organisations de défense des droits de l'Homme.

Les chrétiens sanctionnés font partie d'une église non officielle, l'église Fushan, dans la ville de Linfen, comptant quelque 60 000 fidèles, selon ChinaAid.

Un millier d'entre eux s'étaient rassemblés pour prier le 14 septembre, au lendemain de «l'attaque de l'église par 400 membres de la police paramilitaire».

Les cinq personnes envoyées en camps ont été accusées d'avoir organisé «un rassemblement pour pertuber l'ordre public».

Ni la police de Lifen ni le gouvernement local n'ont pu être joints mercredi.

La Chine permet officiellement la liberté de culte mais seulement au sein des églises officielles sous sa tutelle, qui compteraient plus de 5 millions de catholiques et 15 millions de protestants.

Mais les rangs des églises «souterraines» comprennent nettement plus de fidèles, selon les organisations.