L'ancien chef de l'Etat du régime des Khmers rouges au Cambodge (1975-79), Khieu Samphan, a été inculpé de génocide par un juge du tribunal de Phnom Penh parrainé par les Nations unies, a appris l'AFP vendredi de sources officielles.

Khieu Samphan, 78 ans, qui se présente comme un intellectuel patriote tenu à l'écart du «noyau dirigeant» ultra-secret des Khmers rouges, s'est vu notifier son inculpation vendredi, a indiqué à l'AFP Lars Olsen, porte-parole du tribunal.

Il «a été amené devant la cour et informé que les poursuites à son encontre avaient été étendues à l'accusation de génocide contre les Vietnamiens et (la minorité musulmane) des Chams», a-t-il précisé.

Au total, jusqu'à 2 millions de personnes, soit un quart de la population du Cambodge de l'époque, sont morts sous la torture, d'épuisement ou de malnutrition.

Les massacres contre la population khmère par le régime khmer rouge ne sont cependant eux mêmes pas assimilables à un génocide, selon la définition retenue par l'ONU.

Khieu, défendu notamment par l'avocat français Jacques Vergès, est le troisième ex-khmer rouge à être formellement poursuivi pour génocide cette semaine, après le numéro deux et idéologue du régime de Pol Pot, Nuon Chea, et son ministre des Affaires étrangères, Ieng Sary.