La Corée du Sud espère que le Conseil de sécurité de l'ONU prendra des mesures «opportunes et appropriées» contre la Corée du Nord, qu'elle accuse d'avoir torpillé une de ses corvettes, a déclaré lundi à l'ONU un responsable sud-coréen.

«Nous espérons que, sur la base de nos conclusions, le Conseil de sécurité prendra des mesures opportunes et appropriées en réponse à la provocation de la Corée du Nord contre un navire de la marine sud-coréenne», a dit à la presse Yoon Duk-yong, professeur à l'Institut des sciences et technologies avancées de Corée du sud.

M. Yoon faisait partie d'une délégation officielle sud-coréenne et multinationale qui venait de présenter au Conseil les conclusions d'une enquête internationale mettant directement en cause la Corée du Nord sur les circonstances du naufrage fin mars de la corvette sud-coréenne Cheonan, dans lequel 46 marins ont péri.

M. Yoon n'a pas précisé quelles mesures Séoul souhaitait voir le Conseil de sécurité prendre, estimant qu'il revenait à celui-ci d'en décider.

Il a affirmé que l'attaque avait été perpétrée par «un sous-marin de poche nord-coréen».

La torpille a été identifiée comme étant «un modèle CHT02D nord-coréen», sur la base de fragments récupérés, comprenant «des éléments de propulsion», a-t-il dit.

Le scientifique sud-coréen a indiqué que la présentation technique avait duré une trentaine de minutes, dans le cadre d'une séance d'une durée totale de deux heures.

Il a affirmé que les diplomates du Conseil de sécurité «avaient posé de très bonnes questions et étaient parvenus à une bonne compréhension des causes scientifiques et physiques du naufrage».

Interrogé peu après par la presse, l'ambassadeur adjoint de Corée du Nord, Pak Tok-un, a rejeté la position de la Corée du Sud. «Nous n'avons rien à voir avec cela, nous sommes des victimes», a-t-il affirmé. «Nous allons exposer clairement notre position» au Conseil, a-t-il ajouté.

Le Conseil de sécurité avait décidé d'entendre successivement les positions respectives des deux Corées sur cette affaire.

La commission d'enquête internationale avait conclu que le naufrage de la corvette de 1 200 tonnes, survenu le 26 mars près de la frontière maritime avec la Corée du Nord, était dû à une torpille tirée par un sous-marin nord-coréen.

La Corée du Nord a fermement démenti toute implication, accusant Séoul d'avoir «fabriqué» des preuves et affirmant que les deux voisins étaient «proches de la guerre».

La Corée du Sud avait saisi début juin le Conseil de Sécurité de l'ONU, espérant rallier un soutien international pour faire condamner Pyongyang qui a menacé de représailles en cas de nouvelles sanctions.

Mais, à l'issue d'un sommet fin mai en Corée du Sud avec son homologue japonais d'alors, Yukio Hatoyama, et le président sud-coréen Lee Myung-Bak, désireux d'obtenir le soutien de Pékin, le Premier ministre chinois Wen Jiabao s'était contenté d'appeler au calme et à la baisse des tensions entre les deux Corées.

Il n'avait fait aucune allusion à un éventuel ralliement chinois à une condamnation de la Corée du Nord, alliée de Pékin.