La Corée du Nord a proposé des discussions directes d'ordre militaire avec la Corée du Sud pour faire la lumière sur les circonstances du naufrage en mars de la corvette sud-coréenne Cheonan, dans une lettre au Conseil de sécurité de l'ONU.

Dans cette lettre adressée à la mission diplomatique du Mexique, qui assume en juin la présidence du Conseil de sécurité, et dont l'AFP a obtenu copie mercredi, Pyongyang rappelle son rejet des conclusions de l'enquête menée par la Corée du Sud sur le naufrage, qui l'imputait à une torpille nord-coréenne.

La Corée du Nord, qui nie toute responsabilité dans le naufrage, rappelle également son exigence de pouvoir inspecter le site de cet incident, survenu le 26 mars près de la ligne de démarcation maritime inter-coréenne et qui a coûté la vie à 46 marins sud-coréens.

«Nous sommes d'avis que la manière la plus raisonnable de régler cet incident est que le Nord et le Sud de la Corée s'asseyent ensemble pour rechercher la vérité», dit la lettre.

«Partant de là, la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a proposé le 27 juin à la partie sud-coréenne un contact au niveau du groupe de travail pour préparer des discussions militaires de haut niveau entre les deux côtés», ajoute le document.

«Le Conseil de sécurité des Nations unies devrait prendre des mesures pour aider à la réalisation de cette proposition (...) afin de rechercher objectivement la vérité, avant de s'intéresser au "résultat d'enquête" unilatéral des Etats-Unis et de la Corée du Sud», conclut Pyongyang.

Le Conseil a été saisi par la Corée du Sud de l'incident naval, l'un des plus graves depuis l'armistice de la guerre de Corée en 1953. Séoul souhaite voir la Corée du Nord condamnée pour son rôle présumé dans le naufrage. Mais Pékin, protecteur traditionnel de Pyongyang, se montre peu enclin à accepter une telle issue.

L'ambassadeur de Corée du Nord à l'ONU avait averti le 15 juin que son pays réagirait militairement à toute condamnation par le Conseil pour le naufrage de la corvette.

Dimanche à Toronto, le président américain Barack Obama avait estimé que les Nations unies devaient signifier à la Corée du Nord que son comportement est «inacceptable» et avait mis en garde la Chine contre tout «aveuglement délibéré». Ses propos ont été vivement rejetés par Pékin.

Mercredi soir, la Corée du Sud a envoyé à la mission mexicaine à l'ONU une réponse écrite à la lettre nord-coréenne, dans laquelle Séoul rappelle à Pyongyang qu'il existe un mécanisme officiel de contact entre les deux pays, prévu par l'accord d'armistice de 1953.

Selon cette lettre, dont l'AFP a également obtenu copie, «c'est à la Commission militaire d'armistice qu'il revient de traiter des cas de violation de l'accord» de 1953.