Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné vendredi «l'attaque ayant conduit au naufrage» de la corvette sud-coréenne Cheonan mais sans l'imputer directement à la Corée du Nord, dans une déclaration adoptée à l'unanimité.

Le Conseil exprime «sa profonde préoccupation» du fait qu'une enquête menée par la Corée du Sud, avec la participation de cinq autres États, a conclu à la culpabilité de la Corée du Nord dans l'incident, dit la déclaration, lue en séance au nom du Conseil par sa présidente en juillet, l'ambassadrice du Nigeria, Joy Ogwu.

Pyongyang a démenti toute responsabilité dans l'incident, ce dont le texte du Conseil «prend note».

La déclaration demande que «des mesures appropriées et pacifiques soient prises envers les personnes responsables de l'incident».

Elle affirme qu'un tel incident «met en danger la paix et la sécurité dans la région et au-delà» et souligne qu'«il importe d'éviter toute nouvelle attaque ou acte d'hostilité contre la République de Corée (Corée du Sud) ou dans la région».

La déclaration salue «la retenue dont a fait preuve la Corée du Sud» et «appelle à une adhésion pleine et entière à l'Accord d'armistice» qui a mis fin à la guerre de Corée en 1953.

Ce texte est très édulcoré par rapport à ce que Séoul aurait souhaité, en raison de l'opposition de la Chine, alliée traditionnelle de la Corée du Nord, à toute condamnation explicite du régime de Pyongyang.

Il a été négocié entre les cinq membres permanents du Conseil (Chine, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie), la Corée du Sud et le Japon.

Son adoption nécessitait l'unanimité des 15 membres du Conseil.

Le Conseil de sécurité avait été saisi par la Corée du Sud de l'incident naval, survenu le 26 mars, l'un des plus graves depuis l'armistice de la guerre de Corée en 1953. Séoul souhaitait voir la Corée du Nord condamnée pour son rôle présumé dans ce naufrage.

L'ambassadeur de Corée du Nord à l'ONU avait averti le 15 juin que son pays réagirait militairement à toute condamnation par le Conseil.

Une enquête internationale a conclu fin mai à un tir de torpille par un sous-marin nord-coréen, mais la Corée communiste nie toute responsabilité et exige de pouvoir inspecter le site de l'incident, près de la ligne de démarcation maritime intercoréenne et qui a coûté la vie à 46 marins sud-coréens.