Six millions de personnes, affectées par les  inondations au Pakistan, les pires en 80 ans, ont besoin d'une aide humanitaire pour survivre, a estimé mardi l'ONU qui s'apprête à lancer un appel de fonds international de plusieurs centaines de millions de dollars.

«Pour le moment, nous nous concentrons sur six millions de personnes qui ont besoin d'une assistance humanitaire immédiate, c'est à dire qu'ils en ont besoin pour survivre», a indiqué la porte-parole du Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), Elisabeth Byrs.

Mme Byrs a précisé lors d'un point de presse à Genève que l'estimation es autorités pakistanaises de quelque 14 millions de personnes affectées était large car elle incluait les personnes touchées à des niveaux très différents, directement et indirectement, allant de celles qui n'ont plus de logement à celles qui ont perdu leurs récoltes.

La porte-parole a annoncé que l'ONU lancerait mercredi un appel de fonds international à New-York en présence de responsables pakistanais.

L'appel sera annoncé par le sous-secrétaire de l'ONU aux Affaires humanitaires, John Holmes, a-t-elle précisé, ajoutant que le nombre de sinistrés qui bénéficieront de cette aide reste à déterminer.

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a indiqué lundi que l'appel porterait sur plusieurs centaines de millions de dollars.

Lundi, un responsable d'Ocha avait estimé que les gigantesques inondations qui frappent le Pakistan en raison d'une mousson exceptionnellement violente représentaient un désastre de plus grande ampleur en termes de logistique humaine que le tsunami dévastateur de décembre 2004 dans l'océan Indien.

Mme Byrs a rappelé mardi que l'aide internationale après le tsunami - qui a fait près de 220 000 morts - visait 5 millions de personnes et que les estimations de 280 000 maisons détruites au Pakistan s'approchaient du nombre enregistrés en Haïti après le tremblement de terre dévastateur du 12 janvier.

L'étendue des dégâts provoquées par les pluies diluviennes qui ont frappé du nord au sud le pays déjà très fragile, ont poussé des agences humanitaires «à leurs limites», a reconnu le porte-parole du Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), Andrej Mahecic.

L'aide humanitaire est non seulement confrontée à la destruction des infrastructures déjà mises à mal par des années d'instabilité politique, mais aussi aux problèmes de sécurité notamment dans la zone tribale du nord-ouest et enfin à la météo. Le mauvais temps et les pluies devraient durer encore quelques semaines, la saison de la mousson se terminant habituellement fin août.

«Nous ne couvrons qu'une petite partie (des besoins) à l'heure actuelle et pensons que les opérations de sauvetage doivent être massivement augmentées», a insisté un porte-parole du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (Unicef), Marco Jimenez.

Le Programme alimentaire mondiale a précisé qu'il avait pu jusqu'à présent fournir des rations d'un mois à environ 340.000 personnes sur les 2 millions qui auront besoin d'une aide alimentaire au cours des trois prochains mois.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a quant à elle indiqué qu'elle avait livré du matériel médical pour 800 000 personnes pour un mois, relevant que 5 000 cas de diarrhées avaient déjà été traités.