Les affiches de propagande ont été placardées, les militaires ont répété leur parade, les élites politiques de toute la Corée du Nord sont à Pyongyang. Le congrès du Parti communiste peut commencer. Ne manque que son chef, Kim Jong-il.

Où est le «cher leader»? Au repos, semble-t-il. La santé du dictateur nord-coréen est fragile: après un arrêt cardiaque en 2008, l'homme de 68 ans souffrirait aujourd'hui de diabète et de problèmes rénaux, selon des sources citées par le journal sud-coréen The Chosun Ilbo.

Le congrès débutera dès que Kim Jong-il sera en mesure d'assister, cinq heures par jour, aux discours et aux discussions des milliers de délégués, selon le journal.

Car il ne s'agit pas d'un rassemblement ordinaire. Le dernier congrès de cette envergure date de 1980, et celui d'avant, de 1966. D'où le grand intérêt des observateurs: l'ère de Kim Jong-il tirerait à sa fin et il est probable que son successeur soit désigné dans les prochains jours.

L'identité du prochain leader de la Corée du Nord, en revanche, n'est pas un grand mystère: Kim Jong-un, troisième fils du dictateur, est l'homme le plus souvent cité pour succéder à son père et à son grand-père.

Kim Jong-un serait âgé d'environ 27 ans - son âge exact est inconnu. Selon une enquête de journalistes suisses, Kim Jung-un, comme ses frères et sa soeur, aurait séjourné de deux à quatre ans à Berne pendant son adolescence. Il y aurait appris l'anglais, quelques mots de français, un peu plus d'allemand. La Suisse et la Corée du Nord entretiennent des relations diplomatiques depuis plus de 35 ans.

Ses deux frères auraient été écartés de la succession depuis un moment. L'aîné a été arrêté au Japon en 2001 avec un faux passeport dominicain - il voulait aller visiter Disneyland. Le second ne s'intéresserait pas à la politique.

Kim Jong-un serait l'organisateur en chef du congrès, un rôle que son père avait occupé lors du congrès de 1980, lorsqu'il est apparu publiquement aux côtés de son père comme haut dirigeant du parti. Un poste important au Parti des travailleurs devrait donc être accordé au benjamin de la famille, pour poursuivre la dynastie amorcée par son grand-père, Kim Il-sung, en 1948, à la création de la Corée du Nord. Des officiers de haut rang de l'armée, favorables à Kim Jong-il, doivent aussi être nommés à des postes-clés du Parti.

Pendant que les délégués semblent n'attendre qu'un signe de leur leader pour lancer officiellement le congrès, un émissaire américain se rendra la semaine prochaine en Asie pour préparer la reprise des négociations sur le programme nucléaire nord-coréen. La Corée du Nord a interrompu ces négociations en 2009 avant de procéder à un second essai nucléaire.

Avec The Chosun Ilbo, Le Figaro, AFP