Une Chinoise enceinte de huit mois a été arrêtée, battue et forcée d'avoir un avortement parce que sa grossesse contrevenait à la politique de l'enfant unique du pays, affirme son mari.

Luo Yanquan, un travailleur de la construction, dit que sa femme a été emmenée de force de chez elle par une douzaine de personnes, le 10 octobre, et détenue dans une clinique pendant trois jours par des responsables de la planification familiale.

Elle aurait ensuite été emmenée dans un hôpital où on lui aurait injecté un produit qui a tué le bébé qu'elle portait.

M. Luo explique que les responsables leur ont dit qu'ils n'avaient pas droit à un deuxième enfant, puisqu'ils avaient déjà une fillette de neuf ans.

Même s'ils sont illégaux en Chine, les avortements forcés sont fréquemment tolérés par les autorités. Les médias, fortement contrôlés par le gouvernement, ne rapportent pas ce genre d'incident.

Officiellement, ceux qui enfreignent la règle de l'enfant unique sont passibles de lourdes amendes. Ils peuvent aussi perdre leur emploi et voir leur propriété être saisie.

Les victimes profitent toutefois de plus en plus des nouvelles technologies pour raconter leur histoire. Des travailleurs sociaux et des avocats ont aussi commencé à documenter des cas d'avortements forcés au troisième trimestre.

Un responsable chinois qui a refusé de s'identifier a confirmé que la femme de M. Luo, Xiao Aiying, a subi un avortement, mais il prétend que la procédure s'est déroulée volontairement, avec l'accord de M. Luo et à la fin du second trimestre de grossesse.

M. Luo nie catégoriquement cette version des faits et a créé un blogue pour diffuser son récit. L'histoire a déjà été reprise par la chaîne qatarie Al-Jazira. Des photos mises en ligne montrent Mme Xiao quelques heures après l'injection présumée, assise dans un lit d'hôpital. Elle est pâle et des blessures à ses bras et à ses jambes auraient été causées par ceux qui l'ont emmenée de chez elle.

Le bébé mort-né serait venu au monde le 14 octobre. Mme Xiao est toujours hospitalisée et pourrait devoir subir une intervention chirurgicale pour retirer les morceaux de placenta qui sont toujours dans son abdomen.