Des experts de l'ONU sont «préoccupés» par la «récente vague de disparitions forcées» en Chine, a indiqué vendredi le Haut commissariat de l'ONU aux droits de l'homme.

«Le Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires de l'ONU a récemment reçu de multiples informations faisant état d'un certain nombre de personnes ayant été soumises à une disparition forcée», indique un communiqué du Haut commissariat.

Ces informations se rapportent notamment «aux avocats Teng Biao, Tang Jitian, Jiang Tianyong et Tang Jingling», précise-t-il.

Des dizaines d'opposants chinois ont été arrêtés, assignés à résidence ou éloignés de chez eux ces dernières semaines, Pékin craignant une contagion des révoltes du monde arabe, selon les organisations de défense des droits de l'homme.

Selon les allégations reçues par les experts de l'ONU, les disparitions forcées en Chine se déroulent toujours de la même façon: «Les personnes soupçonnées d'être des dissidents sont mises au secret dans des centres de détention, et sont souvent torturées et intimidées, avant d'être relâchées ou placées en «détention douce» et interdites de contact avec le reste du monde».

Selon le Groupe de travail, les personnes soumises à ces traitements «semblent être des militants des droits de l'homme, des avocats et des étudiants».

«La disparition forcée est un crime selon la loi internationale. Même les détentions secrètes de courte durée peuvent être qualifiées de disparitions forcées», souligne le Groupe de travail, qui souligne que les disparitions forcées ne sont pas un phénomène nouveau en Chine. Il cite notamment le cas de Gedhun Choekyi Nyima (deuxième plus haut chef spirituel du bouddhisme tibétain, disparu en 1995), de Gao Zhisheng (disparu en 2009) et de Feng Jiang (disparu en 2010).

L'Union européenne et les États-Unis sont également préoccupés par la récente disparition d'Ai Weiwei, artiste et infatigable critique du gouvernement chinois.