L'unique centrale nucléaire des Philippines, construite à grands frais il y a une trentaine d'années mais jamais utilisée, va être ouverte aux touristes, curieux de visiter un tel endroit après la catastrophe de Fukushima, ont annoncé mercredi les autorités du pays.

Ce sera «une expérience éducative. On peut voir toutes les machines, tout l'équipement et comprendre ce qui s'est passé dans la centrale de Fukushima au Japon et pourquoi cela n'arrivera pas à (la centrale de) Bataan», a déclaré à l'AFP Ronald Tiotuico, directeur du tourisme de cette région, à l'ouest de Manille.

Et pour cause, la centrale de Bataan n'a jamais fonctionné depuis sa construction en 1984, pour un coût de 2,3 milliards de dollars.

L'uranium a été retiré il y a longtemps, a précisé Ronald Tiotuico.

La centrale, d'une puissance théorique de 620 megawatts, avait été construite sous la présidence de Ferdinand Marcos, qui voulait pallier les difficultés énergétiques du pays après les chocs pétroliers des années 1970.

Après le renversement de Marcos en 1986, la présidente Corazon Aquino avait refusé de la mettre en route, citant en raison de doutes sérieux sur la sécurité, puisque la centrale a été construite près d'une faille sismique et d'un volcan actif.

Sa maintenance coûte chaque année des millions de dollars au gouvernement philippin. Elle reste la seule centrale du pays.

La centrale nucléaire de Fukushima a été gravement accidentée après le tremblement de terre et le tsunami du 11 mars.